Face à la forte mobilisation contre le projet du port de plaisance, Christophe Chabot, le maire de Brétignolles en Vendée, demande à la préfecture d'évacuer la zad qui s'est implantée sur les lieux.
Après de nombreuses manifestations et mobilisations, puis la création d’une ZAD, zone à défendre, de la Dune à la Normandelière, les pelleteuses sont bloquées.
La première phase des travaux est terminée, mais le chantier est à l’arrêt. Les manifestations et la Zad des dunes bloquent pour l’instant, les arbres arrachés par les pelleteuses sont toujours sur le site.
Ce jeudi matin, Christophe Chabot s'est exprimé publiquement sur le sujet.
"J’en appelle solennellement à l’État. A l’heure où les élus de nos territoires souffrent de déconsidération, vous ne pouvez pas nous abandonner. Ceci est un SOS !" a-t-il lancé, demandant aux Brétignollais de "garder leur calme, ne pas s’en prendre aux zadistes qui ne sont de toutes façons pas violents avec les populations".
Christophe Chabot appelle à un rassemblement le samedi 19 Octobre à 15h sur le parking de la Normandelière à Brétignolles sur mer. Une manifestation qui "n’est pas un rdv de soutien au port de Brétignolles mais un appel à sauver notre démocratie", a-t-il précisé.
Il a également annoncé le lancement d'une pétition en ligne, BalancetaZad.
"Brétignolles le premier port de France à impact environnemental positif"
Le projet de port à Brétignolles date de 2002."Imaginé par les jeunes élus du Conseil municipal, ce projet faisait partie d’un vaste programme très innovant qui remettait en cause tous les codes des 30 dernières années et affichant des objectifs très clairs que l’on peut résumer ainsi : Stop aux programmes immobiliers, stop à l’urbanisation galopante, stop au tout tourisme", a précisé Christophe Chabot ce jeudi matin.
Un projet qui s'accompagne "d’une ambition environnementale exceptionnelle qui nous a vu réaliser une ceinture verte de 400 hectares dotée d’un classement qui la protège de tout extension urbanistique", "aucune autre commune du littoral atlantique n’a fait le choix de sanctuariser 400 hectares autour de sa zone urbaine la privant de substantiels revenus", a expliqué le maire pour justifier ce port qu'il dit être une "alternative à l’urbanisation".
"Sur une zone de 40 hectares nous allons générer une richesse équivalente à la construction de 4 000 maisons (10 fois plus consommatrice d’espace), sans programme immobilier, qui s’autofinance intégralement, sans impact sur la mer" a justifié Christophe Chabot, "cerise sur le gâteau, le tout avec un impact environnemental positif grâce aux exceptionnelles mesures compensatoires que nous avons souhaitées".
"Nous allons, messieurs, dames, réaliser à Brétignolles le premier port de France à impact environnemental positif !", s'est-il félicité.
Un projet qui a 17 ans
En 2002, le maire de Brétignolles-sur-Mer a décidé de faire de sa commune littorale un lieu d’accueil privilégié pour les bateaux de plaisance. 915 anneaux dans deux bassins artificiels creusés et pris sur les terres de la Normandelière.Une première déclaration d’utilité publique avait été retoquée en 2011 par le préfet de l’époque Jean-Jacques Brot. Mais en juillet 2019, le dossier, amendé, enrichi, de mesures considérées comme écologiques a finalement été validé par l’actuel préfet Benoit Brocart.
La préfecture appelle au calme
Le préfet de la Vendée a reçu ce vendredi, le président et les représentants des communes de la communauté de communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie pour un point de situation sur le projet de port de plaisance de Brétignolles-sur-Mer.Benoit Brocart a tenu à rappeler qu' "En dehors du cadre contentieux, l’expression des opinions, qu’elles soient favorables ou défavorables au projet, doit se dérouler dans les limites fixées par la légalité républicaine, notamment afin de prévenir des troubles à l’ordre public".
Face à ce risque de trouble à l’ordre public, le préfet appelle "les organisateurs de manifestations à faire preuve de sens des responsabilités et à privilégier le dialogue à la confrontation".
S’agissant de la ZAD Benoit Brocard souligne que : "l’occupation de parcelles privées, leur évacuation ne peut intervenir qu’après demande du propriétaire et décision du juge judiciaire. A ce jour, l a justice n’a été saisie d’aucune demande en ce sens".