Bretignolles-sur-Mer, en Vendée : le projet de port définitivement abandonné

Jeudi soir, les élus de Vendée de la Communauté du Pays de Saint-Gilles–Croix- de-Vie ont dit non au dit à la poursuite du projet du port de Brétignolles –sur mer. Un projet qui fait débat depuis près de  vingt ans.

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A la question : souhaitez-vous que la Communauté de Communes poursuive le projet de port à Bretignolles-sur-Mer ? 33 élus ont répondu non, sur 47. Le vote est clair. Le projet de port est donc définitivement enterré.

"Ce soir, c’est la victoire de la démocratie, du respect et de l’écoute", souligne François Blanchet, le président de la Communauté de Communes. Elu il y a un an à la présidence, le maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie avait décidé un moratoire puis lancé une commission de médiation pour apaiser les débats, sur le projet du port sur le site de la Normandelière.

Pendant 6 mois, cette commission a étudié les détails de ce projet. Les arguments des uns et des autres ont été présentés. Le verdict est tombé, sans appel.

"C’est une occasion manquée pour le Pays de St Gilles de saisir l’opportunité de devenir une place forte du nautisme et de la plaisance en Vendée, avec deux ports".

Frédéric Fouquet, maire de Brétignolles-sur-Mer

A l’issue de ce vote , Frédéric Fouquet, le maire de Bretignolles-sur-Mer avait du mal à cacher sa déception. "J’accepte ce vote. C’est la règle. Cette décision va au-delà de l’abandon du  port de plaisance de Brétignolles. C’est une occasion manquée pour le Pays de St Gilles de saisir l’opportunité de devenir une place forte du nautisme et de la plaisance en Vendée, avec deux ports". 

Un projet à 30 millions d'euros

Pour les opposants, ce projet était une aberration écologique : 900 places, une dune à détruire, un chenal à creuser, un pont à construire, le tout sur 40 hectares sur le site de la Normandelière. Le budget de ce port était estimé à 30 millions d'euros.  

De nombreuses manifestations ont été organisées contre le port, qui a échauffé les esprits de la commune pendant de longues années. Une zad s’est même installée en octobre 2019. Elle a été évacuée par les forces de l’ordre en 2020.

"Nous nous vengerons"

Pour les partisans du port, au contraire, il était  une aubaine pour Brétignolles-sur-mer. Il permettait le développement de la station balnéaire et la création d’emplois. C’était le principal argument de l’ancien maire, Christophe Chabot.

Jeudi soir, furieux, il écrivait ces mots sur son blog : "Spoliés, humiliés et blessés, les Bretignollais vont se relever et avec ceux d’entre vous qui le voudront, au côté de Fred et son équipe, je fais serment de laver notre honneur. J’ai écrit un message personnel à mon ami François Blanchet qui se résumait en trois mots : nous nous vengerons ".

Ces vingt années de déchirement pour ce projet vont laisser des traces pendant encore quelques années…

Les réactions à l'abandon du projet

Cet abandon du projet de port de Brétignolles, lancé en 2001, fait réagir certaines associations locales qui étaient très impliqués sur ce  dossier. 

"Aujourd’hui, il ne s’agit pas de célébrer la victoire d’un camp contre un autre, mais bien celle d’un processus inédit qui a permis à chacun de s’exprimer et d’aboutir sereinement au dénouement favorable que nous connaissons", indique Alexandre Gaboreau, responsable de l’antenne vendéenne de Surfrider Fondation Europe.

"Nous avons proposé et soutenu l’engagement d’une démarche d’apaisement pour dépasser les tensions très fortes  dont ce projet faisait l’objet depuis des années, et pour réexaminer dans un climat plus serein qui faisaient débat", rappelle Yves le Quellec, président de France Nature Environnement Vendée. 

Fred Signoret, Président de la LPO Vendée, partage ce constat, indiquant qu'"un éclairage nouveau sur ce projet a conduit les élus communautaires à prendre une décision à l'issue d'un travail respectueux de dialogue et d'écoute dont le but était d'avoir un rendu commun et partagé". 

"Notre association voit apparaître une nouvelle ère dans ses rapports indispensables avec les acteurs décideurs, constate Jean-Baptiste Durand, président de la Vigie. Être responsable implique l’acceptation de l’échange des arguments dans la transparence et d’en tirer les conclusions inéluctables".

Michel Chevalier, administrateur du Comité pour la Protection de la Nature et des Sites explique que "le CPNS souhaitait cet exercice de médiation" et se félicite "de ce processus qui s'est attaché à travailler sur des éléments réels présents dans les études ou les appels d'offres et qui a mis en lumière des manquements au dossier".

Pour Nicolas Hélary , ancien militant d’Europe Ecologie et ancien président de Vendée Ecologie, "l’abandon du projet de port de Brétignolles sur Mer est une sage décision", "la victoire de la sagesse et du bon sens".

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