En Vendée, les professionnels du tourisme préparent leur contre-attaque pour l'après-Coronavirus. Alors qu'on ne sait pas encore combien de temps durera le confinement ni dans quelles conditions on en sortira, nous avons posé nos questions à Wilfrid Montassier, le président de Vendée tourisme.
C'est l'un des secteurs les plus touchés par la crise : le tourisme. Depuis le 17 mars, c'est simple, tout s’est arrêté. En Vendée, comment les professionnels préparent-ils la suite ? Entretien avec Wilfrid Montassier, président de Vendée Tourisme et vice-président du conseil départemental de Vendée.
Quel est l'impact du Covid-19 sur le tourisme en Vendée ?
Une nuit d'hôtel perdue, elle n'est pas récupérée, un repas, c'est pareil. On a interrogé 400 professionnels et si on compare chiffre d'affaires de mars 2019 à mars 2020, il y a une baisse d'environ 58%. Ce qu'on observe en ce moment, c'est qu'en moyenne, 72% des séjours et prestations de tourisme (visites, locations de vélo...Etc) ont été annulés ou reportés : 81% en avril, 49% en mai, 30% en juin, 19% en juillet et 20% en août. Ça marque l'importance du repli et en même temps, on voit que les gens gardent l'espoir puisque certains maintiennent leurs réservations cet été.
Quelles aides le département a-t-il mis en place pour les professionnels du tourisme ?
Il faut d'abord répondre aux urgences auprès des chefs de petites entreprises qui auraient de grosses difficultés et ne pourraient pas, par exemple, se verser des revenus personnels. Avec la Chambre de commerce et d'industrie et la Chambre des métiers, on a mis en place un dispositif de secours d'urgence avec une aide plafonnée à 800 euros. Ça permet de vivre et d'être prêt pour le redémarrage quand il arrivera. On a communiqué sur ce dispositif le 3 avril dernier, et le 9, il y avait déjà 730 dossiers déposés à l'instruction.
Vous dîtes que vous préparez déjà le redémarrage de l'activité, comment reprendra-t-elle ?
On revise nos priorités : on privilégie la clientèle française et de proximité. Une des chances de la Vendée, c’est qu’à la différence d’autres territoires, on n’a pas une très forte dépendance à la clientèle étrangère qui représente entre 15 et 17 % de notre visitorat. Il est probable que cette clientèle ne va pas revenir en Vendée tout de suite et que les Français ne vont pas non plus aller dans leurs destinations habituelles comme l'Espagne ou le Maghreb donc on espère qu'ils viendront en Vendée. On espère aussi que les seniors qui ne sont pas venus au printemps auront à coeur de venir dans l'arrière saison. Et puis si on regarde un peu plus loin, il y a le Vendée Globe début novembre. C'est un coup de projecteur très efficace sur la Vendée pour la saison suivante.
Vous envisagez une reprise de l'activité touristique pour cet été, c'est un scénario optimiste ?
Je ne suis pas d’un optimisme béat mais aujourd'hui, on ne peut pas envisager autre chose. C'est notre responsabilité d'être prêt quand le confinement sera levé. Il se peut que ce que je viens de vous dire sera démenti dans quelques jours. Peut-être qu'on ne pourra pas préparer la relance que je viens de vous décrire. S'il en va autrement, ça sera catastrophique mais on réadaptera nos stratégies. Ça ne serait pas responsable de dire on attend de voir sans rien faire.
Quel est l'impact psychologique de cette crise sur les professionnels du tourisme ?
Il y a bien évidemment des inquiétudes mais je suis très frappé par la sérénité et le sang-froid des acteurs du tourisme dans la tempête. Si on file la métaphore du Vendée Globe, ils savent réduire la voilure et se préparer à reprendre le bon cap dès qu'il y aura une accalmie.