Après une fermeture temporaire durant une première nuit, le CHD de Vendée annonce aujourd'hui une nouvelle fermeture des urgences de Fontenay Le Comte, durant 3 jours, à partir de vendredi matin.
Depuis le 3 avril, date d'entrée en vigueur de la loi RIST, la rémunération des médecins intérimaires en France doit être plafonnée à 1170 € brut pour une journée de 24 heures de travail, quelle que soit la spécialité. Dans ce contexte, le centre hospitalier de Fontenay-le-Comte subit, à son tour, le manque de médecins remplaçants volontaires. Pour la première fois, les urgences vont fermer à deux reprises, dans cet hôpital local.
En début de semaine, le service des urgences de l'hôpital de Fontenay-le-Comte a été fermé dans la nuit du mardi 18 avril au mercredi 19 avril. Les personnes étaient alors redirigées vers le 116.117 ou le 15 en cas d'urgence vitale. Le service avait été rouvert à 8 h 30, le mercredi matin.
2 jours plus tard, dans un nouveau communiqué, la Direction du Centre Hospitalier de Vendée annonce que l’accueil aux urgences de cet hôpital du sud Vendée sera "exceptionnellement suspendu" durant 3 jours, du vendredi 21 avril 8 h 30 au lundi 24 avril, 8 h 30.
Ainsi, avant de se déplacer, il est demandé aux usagers d’appeler le 15 pour les urgences vitales ou le 116 117 pour ce qui pourrait relever de la médecine générale. Pour le CHD, cette "régulation médicale doit permettre d’apporter aux patients une réponse adaptée à leurs besoins via un conseil médical, une prise de rendez-vous différée ou une orientation vers le service d’urgences d’un établissement de santé, avec l’intervention si besoin d’un SMUR (Service Mobile d’Urgence et de Réanimation, par véhicule ou hélicoptère)."
Mais les hôpitaux les plus proches sont à plus de 35 minutes par la route, que ce soit Luçon ou La Roche-sur-Yon ou encore Niort ou La Rochelle qui dépendent, tout d'eux, d'une autre région.
Pour le syndicat SUD du centre hospitalier de Fontenay Le Comte, le constat est clair. "Les agents de l'hôpital sont inquiets de la situation" selon Sébastien Grelaud, secrétaire-adjoint de l'organisation. "On reproche une communication à la dernière minute de l'ARS et un manque d'anticipation de notre direction départementale où tous les pouvoirs sont aujourd'hui concentrés." Plus encore, le syndicat redoute, qu'à moyen ou long terme, soient annoncées des fermetures définitives de services au sein de l'hôpital du sud Vendée.
Un collectif de citoyens SOS Santé Sud Vendée vient de se créer, face à la situation qui se dégrade. Dans un communiqué commun avec l’intersyndicale de l’hôpital local, le collectif de citoyens rappelle que "le secteur est devenu un désert médical". S’il souligne et salue la mise en place des consultations de médecine générale par l’hôpital, il s’inquiète de l’avenir de ce dispositif.
Le collectif appelle à mobilisation des habitants du secteur et invite les habitants à écrire au directeur de l’ARS (Agence Régionale de Santé) pour "lui demander, par écrit, la confirmation de la non-fermeture de façon pérenne des services de l’hôpital de Fontenay Le Comte."
Au final, risque de se poser la question de l'avenir d'un tel bassin de population déjà fortement touché par la désertification médicale. Dans une étude publiée par l'Association des Maires Ruraux de France, les écarts d'espérance de vie entre départements ruraux et départements urbains peuvent atteindre 2 années pour les hommes et un an pour les femmes.