En ce mois de septembre, les températures sont au-dessus de la moyenne. Les fruits, comme les pommes, dont c'est la période de récolte, sont en souffrance. Les pomiculteurs sont obligés de s'adapter pour éviter les pertes. Exemple en Vendée.
À peine huit heures du matin, et le soleil tape déjà sur les fruits et les saisonniers. Le thermomètre affiche anormalement 30 degrés.
Aux vergers du Galichet, à la Boissière-de-Montaigu en Vendée, comme chez de nombreux pomiculteurs de la région, c’est la pleine période de récolte.
Face aux fortes chaleurs de ce mois de septembre, et pour éviter les coups de chaud, les horaires ont donc dû être adaptés.
Pertes
"Le matin tôt en ce moment, la température est bien meilleure que l'après-midi. C'est mieux pour nous et c'est mieux pour les fruits", explique l'un des saisonniers embauchés pour la récolte.
Dans ce verger "éco-responsable" et bio, quinze variétés de pommes sont cultivées. Baptiste Pineau, qui gère l'exploitation familiale, constate l’apparition de stigmates sur ses fruits. Il attrape une pomme recouverte d'une tâche marron .
"Cette tâche c'est comme l'effet d'une brûlure. C'est comme si on déposait la pomme sur une poêle bien chaude. Tous les fruits comme ceux-là, ce sont des fruits que l'on va être obligé de jeter."
Stress hydriques et brûlures
L’inquiétude du pomiculteur est de se retrouver dans la même situation qu’en 2022. Il avait alors perdu 15 % de ses pommes en raison d'un excès de chaleur. "L’année dernière par exemple, nos pommes Elstar paraissaient saines à l'extérieur, mais à l'intérieur, en fait, elles étaient compotées. Quand on les ouvrait, cela faisait mou, comme de la compote de pomme." , précise le gérant.
Entre le stress hydrique et les vagues de chaleur, Baptiste a dû s’adapter au changement climatique. Depuis trois ans, il pulvérise de l’argile sur ses arbres, une sorte de pommade pour les plantes qui leur permet d'éviter les coups de soleil. Il a dû aussi gérer un refroidissement par étape des fruits.
Chambres froides
"On a ramassé des pommes récemment, elles étaient à 32 degrés. On les a laissées se refroidir durant la nuit. Lorsqu'on a repris leur température intérieure le lendemain matin, elles étaient encore à 25 degrés à cœur".
Son unique solution : s'adapter, y compris dans sa pratique et ses techniques, en répartissant les pommes récoltées dans des chambres froides. " Il faut y aller par paliers, je vais les dispatcher dans plusieurs chambres froides, pour finir à un degré, mais cela va demander plusieurs jours."
Mais ces chambres froides pèsent sur sa facture d’électricité. Avec ses panneaux solaires, Baptiste produit déjà un quart de ses besoins. Il doit donc aussi réfléchir à d’autres solutions pour gagner en indépendance énergétique.