La grippe aviaire continue de se propager en Vendée, la Préfecture prend de nouvelles mesures. Des élevages sont abattus préventivement.
Le cauchemar des éleveurs de volailles en Vendée. La grippe aviaire continue de se propager sur les exploitations et ce sont désormais des élevages sains qui sont abattus pour lutter contre l'influenza et éviter que la maladie ne devienne hors de contrôle.
"Face à l’accélération du nombre de foyers d’influenza aviaire confirmés dans la région Pays
de la Loire depuis une semaine, principalement en Vendée et dans les Deux-Sèvres, annonce la préfecture de Vendée dans un communiqué, le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire a décidé la mise en œuvre de mesures renforcées."
Des mesures pour dé-densifier
En Vendée, ce sont 34 foyers de grippe aviaire qui ont été identifiés entre le 1er octobre et le 1er décembre, dans des élevages de dindes et de canards.
Les mesures annoncées ce vendredi 2 décembre visent à "dé-densifier" l'élevage de volailles dans ce département.
Derrière ce terme bien pudique se présente une décision qui est une étape de plus dans les difficultés que rencontrent les éleveurs et une étape de taille.
Désormais, sur certaines zones identifiées comme particulièrement touchées par l'épizootie, on va devoir abattre des élevages qui n'ont pourtant pas été atteints par la maladie. Les volailles vont être envoyées à l'abattoir et vendues plus tôt que prévu. Le but étant de les mettre sur le marché avant que la grippe aviaire n'arrive et ne fasse perdre tout un élevage.
Les élevages concernées ne seront pas repeuplés. Les nouvelles mesures interdisent "les mises en place des palmipèdes et dindes" et imposent "un allongement des vides sanitaires pour les poulets et poules pondeuses."
"C'est un moindre mal"
"Il fallait à tout prix prendre des dispositions" devant l'emballement des contaminations, a déclaré à l'Agence France Presse le président de la chambre d'agriculture de Vendée, Joël Limouzin qui estime qu'indemniser l'absence d'animaux dans les élevages "coûtera moins cher" aux finances publiques que les campagnes d'abattages massifs.
"On voit déjà les premiers cas d'agriculteurs en difficultés, car les indemnisations, ça couvre jamais tout. Mais c'est un moindre mal", déclare à l'Agence France Presse Pascal Sachot, de la Confédération paysanne de Vendée.
"Ça fait déjà six mois qu’on traîne la misère"
"Je voudrais que tout redevienne normal et qu’on puisse travailler tranquillement, déclare Rodolphe Pineau, un volailler croisé ce samedi matin aux halles de Challans, en Vendée. Si je n’ai plus de poulets, je n'ai plus de boulot. Si ce n’est que pour Noël ça ira. Faut pas que ce soit dans la durée. Ça fait déjà six mois qu’on traîne la misère. Faut trouver une solution, des vaccins ou quelque chose comme ça. Faut régler le problème une bonne fois pour toutes."
Ces mesures sont destinées également à éviter que la filière d'abattage ne soient débordée et ne parvienne plus à faire face.
Les transports d’oiseaux sont désormais interdits autour des élevages en zones de risque de diffusion. Les ZRD sont des zones à forte densité de volailles.
Un nouveau point de situation sera fait dans trois semaines afin de réajuster les mesures.
Liste des foyers de grippe aviaire par commune :
St-Martin-des-Noyers, Les Pineaux, La Chaize-le-Vicomte, St-Fulgent, St-Hilaire-des-Loges, Moutiers-sur-Le-Lay, Foussais-Payré, Moreilles, La Chapelleaux-
Lys, Vairé, Chantonnay, Coëx, Le Boupére, St-Christophe-du-Ligneron, La Tardière,
Sevremont, St-Mars-La-Réorthe, Pouzauges, St-Paul-Mont-Penit, Memonblet, Les Landes-
Genusson, La Guyonnière, Tallud-Sainte-Gemme, Challans et Soullans.
Selon la préfecture de Vendée, "sur les 34 foyers recensés, 6 foyers sont aujourd’hui éteints".
