L214, l'association de défense des animaux, a publié une nouvelle vidéo. On y voit l'enfouissement de millions d'oiseaux d'élevages à proximité de Petosse, en Vendée.
Les images font froid dans le dos. Une pelleteuse qui déplace par centaines des cadavres d'oiseaux d'élevage. De la chaux dispersée par des grands ventilateurs. Une scène impressionnante capturée par drone, et diffusée par l'association L214, qui partage régulièrement des vidéos pour dénoncer les conditions de vie des animaux dans les élevages.
Il y a trois semaines, celle-ci avait déjà publié des images de gazage d'élevage intensif de poulets.
Pour Brigitte Gothière, porte-parole et directrice de l'association, cette vidéo vise à sensibiliser sur de nouveaux modèles agricoles et alimentaires : "Aujourd'hui, on parle de gestion de la grippe aviaire, mais pas des causes-racine de cette épidémie. On n'évoque pas comment on aurait pu prévenir cette épidémie : supprimer l'élevage intensif qui concerne aujourd'hui 83% des poulets d'élevage."
Les élevages intensifs sont comme des antennes-relais de diffusion du virus : il s’introduit dans les bâtiments d’élevage par les ventilations ; la promiscuité et le nombre d’animaux y sont propices à sa démultiplication ; la charge virale augmente donc, et est ventilée à l’extérieur des bâtiments. Dans les zones très denses en élevages comme la Vendée ou les Deux-Sèvres, les foyers peuvent ainsi s'étendre de proche en proche.
L214 (communiqué)
Brigitte Gothière souligne de potentiels risques pour la santé humaine à long terme : "Devant une épidémie qui peut être dangereuse pour l'homme si elle est combinée à la grippe humaine, nous souhaitons faire passer un message : arrêtez de nous faire prendre des risques !"
Un protocole d'urgence face à l'épizootie sévère
Depuis le début de l'épizootie en novembre, 552 foyers de contamination ont été recensés en Vendée selon la Préfecture. 9 millions de volatiles ont d'ores et déjà été abattus dans le département - car malades de la grippe aviaire ou par mesure de précaution. Les cadavres étaient ensuite transférés dans 3 centres réquisitionnés, qui traitent habituellement les ordures ménagères. Ceux-ci ont rapidement été débordés.
Selon nos informations, la cellule de crise créée par la Préfecture en lien - entre autres - avec la Chambre d'Agriculture, a décidé le 30 mars de créer un nouveau site de pré-stockage dédié à Petosse (Vendée), à proximité d'un chantier délaissé d’autoroute qui appartient à l’Etat, le long de la RD 949 reliant Fontenay-le-Comte à Luçon.
Dans cette fosse de 5 hectares, les carcasses sont entreposées, recouvertes par de la chaux et recouvertes par de la terre. Plus tard, elles seront acheminées dans des centres de traitements adaptés.
Selon la préfecture, ce site est temporaire et devrait être fermé dans les prochaines semaines, au vu du ralentissement de l'épizootie. Cette semaine, deux foyers sont en cours d'analyse dans le département contre 40 foyers par jour pendant le pic épizootique le 7 mars.