Avec la guerre en Ukraine et les sanctions économiques qui frappent l'économie russe en retour, la France perd deux partenaires économiques de manière brutale. Quelles en sont les conséquences pour les entreprises de la région ?
5 heures après le début de l'offensive russe, le 24 février, le groupe Atlantic prend la décision de fermer temporairement ses sites de Kharkiv et d'Odessa, très proches des combats.
Pour le groupe basé à la Roche-sur-Yon, qui emploie plus de 350 salariés en Ukraine et 700 en Russie, ce conflit aura forcément un impact économique non négligeable pour le groupe.
Mais d'autres entreprises ont aussi été touchées. Premier impact visible : le carnet de commandes.
Ce fabricant de matériel agricole vendéen a dû stopper la production d'une grosse commande ukrainienne.
"C'est typiquement ce type d'outils qu'on devait livrer en Ukraine, qui sont des outils de désherbage mécanique, dans l'idée de réduire les produits chimiques", explique Benoît Carré, en nous montrant le matériel qui attend à l'extérieur du site de fabrication.
En jeu, 5% du chiffre d'affaires. Pourtant, ce n'est pas cet impact immédiat qui inquiète Benoît Carré. Il sait que le secteur va être chamboulé à moyen terme.
"En 2014, quand la Crimée a été envahie, sur le coup, on n'a pas trop réagi, par contre, on a énormément souffert. Les conséquences ont été dramatiques, on a perdu 30% de chiffre d'affaires derrière, donc on a un peu peur que l'histoire se répète".
"Le marché a été complètement saturé et chamboulé par les gens qui, ne pouvant plus aller sur ce marché là, se sont rapatriés sur les autres, sur le reste de l'Europe", poursuit Benoit Carré.
Et même pour les entreprises qui n'ont aucun lien avec l'Ukraine ou la Russie, un autre risque guette : l'augmentation des prix de l'énergie et de certains minerais.
"On est rentré dans un cycle d'inflation, il va falloir que les entreprises qui essayaient de faire le dos rond et commençaient à impacter l'effet de la crise covid sur leurs prix intègrent à nouveau dans leurs prix ces augmentations du prix de l'énergie, explique Olivier Morin, président de la CPME Pays de la Loire, et puis demain des matières premières et également de la main d'oeuvre qui, elle, va avoir besoin aussi d'un pouvoir d'achat plus élevé pour pouvoir vivre tout simplement".
Et avec cette nouvelle montée des prix, l'inflation, déjà élevée en janvier pourrait atteindre des niveaux jamais vus depuis la fin des années 80.