Une quinzaine de bateaux de pêche ont organisé le blocage du port de l'île d'Yeu, samedi 2 novembre, empêchant le départ de plus de 300 passagers. Les pêcheurs revendiquent le retour d'un navire de liaison avec le continent pour transporter leur marchandise à la criée des Sables-d'Olonne.
Une quinzaine de bateaux de pêcheurs ont organisé le blocage du port de l'île d'Yeu, au large de la Vendée, samedi 2 novembre en milieu d'après midi. Ils ont ainsi empêché le départ d'une navette vers le port de Fromentine, à bord de laquelle se trouvaient plus de 300 passagers. Démarré vers 16h, le blocage a été levé 45 minutes plus tard.
Les marins pêcheurs de l'île revendiquent la reprise du transit du Maxiplomb, le navire qui assurait le transport de leur pêche entre d'île d'Yeu et la criée des Sables-d'Olonne jusqu'à début octobre. Le navire reste désormais à quai aux Sables-d'Olonne, son armateur ayant cessé son activité faute de rentabilité économique.
"Un avertissement"
Le blocage de la vedette de tourisme "est un avertissement, lance Eddy Plessis, un patron pêcheur ayant participé à l'opération. Mais c'est peut-être le début d'une longue série".
"Ça faisait trois ans que l'armateur accumulait des dettes et qu'on sonnait l'alarme, en disant que l'on allait perdre notre outil de travail, poursuit celui qui est aussi élu du conseil du Comité régional des pêches des Pays de la Loire. La Région avait laissé entendre qu'elle apporterait une aide financière à l'armateur, qui n'est jamais venue ", déplore-t-il.
Le Maxiplomb avait été mis en place pour assurer le transport de marchandises chaque jour entre l'île d'Yeu et le continent, après la fermeture de la criée de l'île, fin 2016. Depuis qu'il est hors-jeu, les pêcheurs de l'île se reposent sur les liaisons effectuées par un catamaran de tourisme de la compagnie Yeu Continent, propriété du Conseil régional des Pays de la Loire. Mais ses allers-retours sont moins réguliers que ceux du Maxiplomb. "Son absence compromet fortement l'avenir de la pêche côtière sur l'île d'Yeu", estime Eddy Plessis. "Sans transport, c'est la mort ", affichait un panneau accroché à un bateau de pêche pendant le blocage.
Éponger les dettes
Pour dénouer la situation, le Comité régional des pêches se propose de racheter le Maxiplomb pour opérer lui-même les liaisons. Mais son armateur souffre d'un déficit de 500 000 euros, qu'il faudra combler. "Le comité s'est mis d'accord avec l'armateur sur un prix d'achat, mais il veut que les dettes soient comblées par la Région", souligne Eddy Plessis.
Le blocage avait vocation à "envoyer un avertissement à la Région, pour leur dire : aidez-nous ! Il faut qu'ils prennent conscience que tous les marins pêcheurs sont concernés par cet arrêt du Maxiplomb et que l'on se mette autour de la table", conclut le pêcheur.