Ce week-end se jouent les 32e de finale de la Coupe de France. L’occasion de belles histoires de petits clubs qui affrontent des géants. C’est le cas de La Châtaigneraie, en Régional 1, qui affrontera dimanche le FC Lorient, Ligue 1. L’occasion pour ces joueurs amateurs de briller, comme Paul-Emile Mimault, que Quentin Carudel et David Jouillat ont suivi .
Trouver un créneau pour une voiture dont un clignotant ne fonctionne plus, c'est un des défis que relève au quotidien Paul-Emile, chef d'atelier dans un garage automobile de La Châtaigneraie, commune vendéenne de 2500 habitants. Mais quand il quittera son boulot, le soir, pour rejoindre la pelouse du club de football à l'entraînement, le défi sera différent : il faut se préparer à un choc de taille.
Pour Paul-Emile Mimault qui joue depuis son plus jeune âge dans l’équipe première de la Châtaigneraie (avec une petite escapade chez les Chamois niortais), et qui est aujourd'hui latéral gauche, l'aventure est évidemment grisante. Quand on évolue en Régional 1, jouer contre un club de 1ère division est inespéré. C'est toute la magie de la Coupe de France.
Et ce dimanche 8 janvier, ce 32ème de finale, La Châtaigneraie/Lorient, se jouera en Vendée, à La Roche-sur-Yon, à 15h30.
"Tous les commerces commencent à afficher les écharpes, constate Paul-Emile, dont une écharpe du club justement, trône au dessus du bureau. Personnellement, je n'ai pas trop le temps d'y penser parce que j'ai pas mal de boulot. J'évite d'y penser jusqu'à vendredi soir, samedi. Après, j'y penserai franchement et je me dirai que c'est exceptionnel, que ça n'arrive pas tous les jours. Je pense que je vais prendre conscience de la chose à ce moment-là."
Lorsqu'il s'échappe de l'atelier vers 19h et qu'il file au club et chausse les crampons pour l'entraînement, Paul-Emile a encore la tête au boulot.
"Ça m'arrive quand j'arrive au foot d'être un petit peu tendu, le coach me le dit."
"On le prépare de la même manière que les matches de championnat"
L'enjeu, Charles Devineau, l'entraîneur de l'AS Châtaigneraie le mesure pleinement. Mais il essaye de ne pas trop se mettre la pression.
"On essaye de faire abstraction dit-il,. C'est compliqué. On le prépare de la même manière quasiment que les matches de championnat. C'est quand même un peu décuplé."
Charles en parle bien sûr avec ses joueurs, pour évacuer un peu le stress.
"Je les ai fait bosser l'autre jour sur ce qui pouvait être nos forces, confie Charles Devineau. Quel visage on pouvait présenter dimanche. Parler de ce qui pouvait être nos craintes, nos inquiétudes, par rapport à l'adversaire, l'enjeu. Le fait d'en parler déjà c'est une bonne chose et on essaye de mettre quelques solutions face à ça."
Pour des amateurs d'un club de régional 1, la vitesse, la vision du jeu d'un club qui évolue dans l'élite a de quoi inquiéter.
"On va prendre un max de plaisir jusqu'à dimanche 15h30 et après... au combat !" déclare Paul-Emile Mimault. L'ailer gauche a bien l'intention de donner le maximum avec ses coéquipiers.
► Le reportage de Quentin Carudel et David Jouillat
"Faire un 32ème de finale de Coupe de France, c'est grandiose, déclarait Alain Brillouet, le président de l'AS Châtaigneraie, invité du 19/20 de France 3 Pays de la Loire ce mercredi 4 janvier. Ils peuvent être fiers d'eux. Lorient va venir pour la gagne, c'est trop important pour eux. Faut qu'on tienne au moins les 25 premières minutes, les faire douter et après, tout peut arriver. Dans le foot, c'est la joie de la Coupe de France."
"En Vendée, il y a beaucoup de clubs d'un très bon niveau. Il y a un gros vivier de joueurs, de formations. Mais pas de clubs de ligue 1 ou 2, c'est le grand regret du département."
Alain Brillouet, président de l'AS Châtaigneraie.
Alain Brillouet a son pronostic pour cette rencontre : 1-1 au terme des éventuelles prolongations et victoire de La Châtaigneraie au tir au but.
Rappelons qu'en 2018, le petit club vendéen des Herbiers qui évoluait en National est parvenu jusqu'en finale de la Coupe de France où il s'est incliné 2 à 0 face au PSG.