Y aura-t-il encore du foie gras à noël ? Un mets très en vue à l’approche des fêtes, mais, il n’y en aura pas pour tout le monde. La conséquence notamment de la grippe aviaire.
Propriétaire d’une petite exploitation, Bernard est éleveur de canards et producteur de foie gras. Il possède 600 volatiles.
Avant d’entrer sur son site de production, il faut prendre les précautions d’usage, comme toujours. Le respect des normes sanitaires est indispensable pour éviter de nouvelles épidémies.
La filière avicole a subi les effets de la grippe aviaire ces deux dernières années.
La production est en baisse de 30 % par rapport à 2021. Une situation difficile à vivre.
"Lorsqu'on nous annonce 'Il faut tuer vos canards', même si c'est des animaux qu'on garde très peu de temps, il y a toujours un choc, témoigne Bernard Souchard, éleveur de palmipèdes, sachant que derrière, il n'y a plus de production, plus de transformation, plus de commercialisation".
Aujourd’hui, tous les canards de Bernard Souchard sont vaccinés. C’est également le cas pour les volailles dans l'entreprise Soulard. C’est une obligation sanitaire en vigueur depuis le 1er octobre 2023 pour contrer la grippe aviaire.
On aura, en termes de foie gras cuit et confit, seulement 30 % de nos volumes habituels
Magali Panaud-SoulardDirectrice entreprise Ernest Soulard
"À cause de nos problèmes liés à l'influenza, on n'a pas pu produire nos volumes habituels, explique Magali Panaud-Soulard, directrice de l'entreprise Ernest Soulard, la réouverture du site qui, normalement, tourne de janvier à la fin d'année, s'est faite seulement du 1er octobre au mois de décembre. On aura, en termes de foie gras cuit et confit, seulement 30 % de nos volumes habituels".
"On n'en a pas plus que l'an dernier"
Si la production est en baisse cette année, cela n’empêche pas la Vendée d’être le troisième département producteur de foie gras en France.
"L'aviculture on connait bien parce qu'il y a beaucoup d'élevages de poulets et de dindes également dans notre zone géographique, précise Magali Panaud-Soulard, cette culture du canard, on l'a depuis 1936, donc ce n'est pas une nouveauté pour le territoire".
Avec cette diminution importante de leur rendement, les entreprises du canard gras ne pourront pas satisfaire tout le monde. Certains clients ont déjà anticipé.
"Ce qui ont fait l'impasse l'an dernier, cette année, ils n'ont pas envie de faire 'impasse, donc ils courent après le foie gras, explique Bernard Souchard, le souci, c'est que l'on n'en a pas plus que l'an dernier".
Le foie gras vendéen est victime de son succès. C’est le cas pour l’ensemble de la filière dont les prix ont augmenté de plus de 15 % cette année.
Le reportage de Valerian Morzadec, Vincent Raynal, Cyril Dudon, Céline Landreau
80 % de la production mondiale est française
La France est le premier producteur et le premier consommateur mondial de foie gras, avec 80 % de la production mondiale.
Si 72 % des canards sont élevés dans le Sud-ouest, selon les chiffres que l'on peut relever sur le site de l'industriel Ernest Soulard, 26 % de la production vient de la Bretagne et des Pays de la Loire.
Selon Planetoscope, près de 16 millions de tonnes de foie gras ont été produites depuis le 1er janvier 2023.
Selon une enquête Cifog/CSA de décembre 2022, 67 % des Français avaient décidé de manger du foie gras pour Noël. Le foie gras étant le produit incontournable des fêtes pour 75 % des Français, devant le saumon (67 %) et la bûche de Noël (61 %).
"Cette année, le budget moyen consacré à Noël, par les Français, est de 549 euros" soit 19 euros de moins qu'en 2022, précise une étude CSA pour Cofidis, publiée en novembre dernier. Ce budget serait de 120 euros, soir 7 euros de moins que l'an passé.
L'interprofessionnelle précise que le prix du foie gras devrait augmenter de l’ordre de 5 % dans les supermarchés à l'occasion des fêtes de fin d’année.
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