L'Assemblée nationale a adopté cette semaine le projet de loi pour accélérer le développement des énergies renouvelables. Parmi les mesures phares du texte, l'obligation d'installer des panneaux solaires pour couvrir les parkings de plus de 1500m². Dans les Pays de la Loire, plusieurs projets de ce type voient le jour.
Un bâtiment multifonctions sort petit à petit de terre devant la gare de Montaigu-Vendée. L’édifice doit accueillir un parking de 492 places, mais aussi produire de l’électricité sur son toit.
"850 m2 de panneaux photovoltaïques vont être intégrés à la toiture du bâtiment, ce qui va permettre de produire 192 MWh, soit la consommation annuelle d'électricité de 80 habitants", explique Florent Limouzin, maire de la commune.
Coût de l'opération : 255 000 € qui devraient être amortis en une dizaine d'année grâce à la vente de l'électricité produite à Enedis.
Ce projet résonne avec une disposition du projet de loi pour le développement des énergies renouvelables adopté par l'Assemblée nationale.
Pour multiplier par 10 la capacité de production d'énergie solaire d’ici 2050, le gouvernement prévoit de rendre obligatoire l'installation de panneaux solaires sur les toits des parkings extérieurs de plus de 1500m2.
On savait qu'un jour il y aurait une obligation.
Florent LimouzinMaire de Montaigu-Vendée
"Nous avons anticipé cette mesure sur plusieurs bâtiments pour remplir l'un des objectifs de notre plan climat de produire plus d'électricité renouvelable sur notre territoire", précise Florent Limouzin.
Les dix communes de l'agglomération Terres de Montaigu se sont en effet engagées à produire 74% de l'énergie consommée sur leur territoire d'ici 2050.
Les parkings, surfaces "faciles à aménager"
L'installation de panneaux photovoltaïques sur les parkings fait sens, selon le maire de Montaigu-Vendée : "Il y a de grandes surfaces faciles à aménager sans problématique technique particulière".
À Nantes, la métropole a elle aussi pris les devants en construisant en 2020 des ombrières géantes au-dessus des parkings du Zénith. Une installation qui rapporte chaque année près de 30 000 € au territoire.
Bonne nouvelle pour les industriels
Si le projet de loi est adopté par le Sénat, la demande de panneaux photovoltaïques est susceptible d'exploser. Un gain d'activité bienvenu pour l'usine CETIH de Carquefou, qui produit 100 000 panneaux solaires de la marque Systovi chaque année.
Pour le moment, l'activité principale reste l'équipement résidentiel, mais l'entreprise se dit prête à répondre à cette nouvelle demande, pourvu que les investissements soient soutenus par l'État.
On avait déjà un peu de demande sur ce marché, et ça va continuer à croître. C'est une belle opportunité.
Simon BernardDirecteur des ventes chez Systovi
Avec la nouvelle loi, l’entreprise espère tirer son épingle du jeu. Elle craint toutefois une augmentation de l'importation de panneaux solaires venus d'Asie, moins chers du fait du coût moins important de la main d'œuvre.
Directeur des ventes chez Systovi, Simon Bernard estime aussi que le projet de loi aurait pu davantage intégrer l'autoconsommation. "Aujourd'hui, la loi n'en parle pas, alors que les particuliers sont en demande et qu'ils pourraient bénéficier de délais administratifs réduits pour accéder plus rapidement au solaire", affirme-t-il.
Pour l'heure, députés et sénateurs doivent s'accorder sur un texte commun avant un vote final.