Rocksea : la salle de concert souffle sa première bougie

À l'image du CBGB à New-York ou du Roxy à Londres, auquel son nom rend hommage, le Rocksea pourrait bien devenir l'un des nouveaux lieux mythiques du rock. En attendant, la salle de concert de Saint-Gilles-Croix -de-Vie écrit une très belle page d'histoire avec d'ores et déjà une centaine de concerts à son actif et quelques belles têtes d'affiche accrochées au tableau, une histoire faite de passion et d'un brin de folie…

De la folie, il en fallait pour créer une salle de concert ici. Saint-Gilles-Croix-de-Vie n'est pas Nantes ou La-Roche-sur-Yon. Avec ses moins de 8000 habitants à l'année, le vivier nécessaire pour faire tourner l'affaire n'était pas assuré.

Mais Olivier Davy, le boss des lieux, y a cru. Avec passion et, effectivement, un peu de folie. "Question de dosage", nous disait-il en février 2023 au moment de la soirée inaugurale dans une interview à retrouver ici.

Et de nous interroger : à qui allait bien pouvoir s'adresser le Rocksea ? Aux spécialistes du genre en santiags ? Aux vacanciers en tongs ? Aux curieux en mocassins ?

"On espère bien faire venir les touristes cet été jusqu'à Rocksea. On ne promet pas de coucher de soleil mais des soirées animées !, assurait-il.

Aujourd'hui, un an après l'inauguration, nous sommes retournés à Saint-Gilles-Croix-de-Vie retrouver Olivier et toute son équipe. Avec, au programme du jour, deux groupes, Bart and the Brats de La Rochelle et The Undertones de Derry en Irlande, une des légendes du mouvement punk et un des groupes importants dans la vie d'Olivier.

Un petit tour de la salle de concert et de son bar attenant, histoire de constater que le lieu est toujours aussi incroyable, avec une déco rock soignée, et nous retrouvons le maître des lieux pour un premier échange autour de cette année passée...

Olivier ne regrette rien de son choix de vie, lui l'ancien employé du groupe U et ancien directeur d'hypermarché. Il ne regrette rien sauf peut-être le manque de curiosité du public et une salle pas toujours remplie comme il souhaiterait. 

"Sur la première année, on a fait 100 groupes au total, 65 dans la salle, une trentaine en concerts gratuits dans le bar". Les retours sont positifs même si on manque encore de notoriété pour remplir. Je trouve que les gens ne sont pas assez curieux dans la découverte. Quand on fait venir des groupes connus, on a du monde, quand on a des groupes moins connus, on a moins de monde. On peut faire 300 certains soirs contre 50 à d'autres moments, et là, c'est un peu compliqué. Mais on sait que c'est un travail de longue haleine".

Séquence émotion

Ce qui compte avant tout pour Olivier, c'est de défendre la musique qu'il aime, le rock. Et même si les résultats ne sont pas encore à la hauteur espérée, les souvenirs, les bons moments, les rencontres, sont d'ores et déjà gravés dans sa mémoire...

"Il y a des moments d'émotion, le premier jour quand on met la clé dans la porte, qu'on ouvre la salle pour la première fois avec des groupes mythiques comme les Fleshtones ou Jim Jones All Stars. Les Fleshtones font partie des groupes qui m'ont fait découvrir le garage rock. Donc, les avoir pour l'inauguration, c'était quand même exceptionnel. Je peux parler de la journée de ce soir également, puisque les Undertones font aussi partie des groupes qui m'ont fait aimer le punk rock. Je les avais vus en 1983 au Festival Elixir". 

The Fleshtones, The Undertones, Tony Truant...

Les Fleshtones en soirée inaugurale, les Undertones un an après, Little Bob, Tony Truant, The Darts, The Courettes, Moody Beaches, Kate Clover et beaucoup d'autres entre les deux, tous ont contribué à donner aujourd'hui une âme au Rocksea.

"Je voulais donner une identité à ce lieu avec une musique que j'aime et que je défends. Donc, je crois que de ce côté-là, on a plutôt réussi. Alors, le rock garage, oui, on en fait pas mal, mais on ne fait pas que ça. On a ouvert sur la soul, le rhythm and blues, le blues".

Des groupes américains, australiens, japonais, anglais... mais aussi français et locaux comme The Natas, Friday my Lady ou encore Dynamite Shakers...

C'est une volonté d'Olivier : "donner la possibilité à des groupes locaux de faire les premières parties pour se faire connaître d'un plus grand public".

Un an et après ?

Et demain ? "Continuer dans la ligne du parti, j'ai envie de dire, et en même temps, ouvrir à des groupes qui ne sont pas dans ma programmation mais qui peuvent louer la salle pour défendre leur album. Je l'ai fait l'an dernier avec des artistes connus régionalement comme Manu Denars ou Coup de Foudre".

En attendant, le Rocksea devrait effectivement continuer sur sa lancée et se frayer une place dans le paysage musical régional et même national grâce à une équipe de bénévoles solide et à un public fidélisé, des vrais passionnés de rock qui viennent parfois d'assez loin avec pour objectif de "communier" autour d'une "énergie primaire", comme le dit si bien dans le reportage qui suit Easy Perlein, aka Iggy Stoner Perlein, chanteur du groupe The Reptiles, venu ce soir-là incognito ou presque pour les Undertones... mais aussi pour l'esprit du lieu !

The Undertones en interview

Petit bonus pour les amoureux du rock, du punk et plus spécialement des Undertones, groupe mythique originaire de Derry en Irlande du Nord, voici l’intégrale de l’interview accordée à notre équipe par le bassiste Michael Bradley quelques minutes avant le concert du groupe au Rocksea. C’était le 15 mars dernier, il évoque la salle qui les accueillait ce soir-là mais aussi les salles de concert au Royaume-Uni, le public français, le tout avec le sourire et une belle touche d’humour…

Plus d'infos sur le Rocksea ici

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