La répartition inégalitaire d’une subvention de 6 millions d’euros alloués aux clubs de football féminin fait réagir les présidents de club amateur, dont celui de l'Étoile Sportive Ornaysienne de Footbal à La Roche-sur-Yon.
A l’origine de la fronde des présidents de clubs amateurs de football féminin, une subvention exceptionnelle d’un montant de 6 millions d’euros débloquée par la Fédération française de football pour la saison 2020/2021, à la suite de la crise sanitaire. Une somme rondelette dont la gestion est confiée à la Ligue de Football Professionnel.
Les clubs amateurs dénoncent une répartition inégalitaire de cette subvention dont bénéficient largement les clubs féminins adossés à un club professionnel.
"5,1 millions sont affectés à la D1, il reste 900 000 euros affectés aux 24 clubs de D2. Et sur ces 900 000 euros, les clubs amateurs ne vont rien percevoir", dénonce Laurent Grelier, co-président du club amateur Etoile Sportive Ornaysienne de Football (ESOF) et signataire du communiqué des présidents de clubs amateurs.
"Il y a une rupture d’égalité entre les clubs", s'insurge Laurent Grelier, qui rappelle que "dans l’article 1 de ses statuts, la fédération est garante de l’équité sportive entre tous les clubs".
Les neuf clubs de D1 adossés à une structure professionnelle masculine, c’est le cas du FC Nantes, recevront 500 000 euros, tandis que les trois clubs amateurs de D1 percevront chacun 175 000 euros.Rupture d'égalité en D1 et D2 féminines !
— ESOF (@Esofootball) September 18, 2020
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Quant aux 24 clubs de D2, seuls ceux adossés à un club professionnel vont se partager la subvention de 900 000 euros, "soit 80 000 euros pour chacun et zéro euro pour les clubs amateurs !".
"Nous avons le sentiment de n’être pas reconnu pour le travail que nous faisons au quotidien. La fédération a les mêmes exigences pour un club amateur que pour un club adossé à un club professionnel", justifie le président de l’ESOF. "Toutes les joueuses ont commencé dans un club amateur. Ce sont ces clubs qui ont participé à leur formation".
"Nous réclamons que les 900 000 euros soient également répartis entre les 24 clubs de D2, idem pour les 12 clubs de D1".
Les clubs amateurs de D2 pouvaient espérer une subvention de l'ordre de 30 000 euros, "de quoi améliorer l’encadrement et les déplacements des joueuses quand elles partent à Strasbourg, à Lille ou à Metz".
Sans réponses à leurs courriers adressés à la Fédération Française de Football (FFF), les présidents de clubs amateurs ont donc décidé de porter leur mécontentement sur le terrain médiatique.