Ce jeudi, chez Michelin, les 14 sites de production français se sont mis en grève. Objectif : protester contre la décision de la direction de fermer l'usine de la Roche-su-Yon en Vendée, une usine jugée par la direction pas assez rentable face à l'arrivée des pneu chinois low cost.
A la Roche-sur-Yon, c'est la consternation et le désarroi. Jeudi 10 octobre,la direction de Michelin venait sur place pour annoncer la fermeture du site fin 2020. Mercredi 16 octobre, la direction envisgeait même d'avancer l'échéance au premier trimestre 2020.
Pour les 619 salariés concernés par cette fermeture, cette nouvelle annonce a fait l'effet d'un deuxième coup de massue.Tous sont choqués et déboussolés.
Des risques psycho-sociaux à prévoir
"C'est déjà compliqué de se projeter et de se dire quel sera notre boulot demain" estime Nicolas Robert, le délégué syndical Sud. "Là, annoncer que c'est encore plus tôt, c''est encore plus difficile. C'est rajouter une pression supplémentaire."
" Les gens sont perdus aujourd'hui" poursuit-il. "En terme de risques psycho-sociaux, ça peut devenir catastrophique."
"Je dors mal. Je suis perdu"
Pour Jean-Louis Divet, salarié depuis 29 ans chez Michelin, même constat. "Au bout de 29 ans de boîte, on ne sait plus où aller. On est ailleurs. On dort mal. On se pose beaucoup de questions. On ressasse ça dans nos têtes. Je suis complètement perdu aujourd'hui."
Ce jeudi, les 14 sites français étaient donc appelés à manifester leur désapprobation de ce plan. Un mouvement de grève national se profile donc chez Michelin, soutenu par les syndicats.
Les syndicats demandent un moratoire
"Aujourd'hui, chaque salarié sent que son emploi est menacé" déclare Jérome Lorton, délégué central Sud au siège à Clermont Ferrand. "Nous on demande un moratoire. On ne veut plus de délocalisation et de fermeture d'usines en France"
A partir de 1 heure du matin et jusqu'au vendredi à 15h, les salariés sont invités à voter à bullletin secret pour décider quelle suite donner à ce mouvement.
Négocier ou action en justice ?
La question posée est très claire. L'intersyndicale doit-elle négocier pour empêcher la fermeture. En cas de refus, l'affaire sera portée auprès des tribunaux.