Une victoire pour les vacanciers victimes des campings Vnaya en Vendée qui seront indemnisés

La polémique avait enflammé les réseaux sociaux au cours de l'été 2022 : des dizaines de vacanciers s'étaient plaint des conditions d'accueil dans trois campings du groupe Vnaya Village situés en Vendée. Une plainte avait été déposée. Au terme de l'enquête une procédure d'indemnisation est lancée.

"Pratique commerciale trompeuse" , c'est en ces termes clairs que la Direction Départementale de la Protection des Populations de Vendée résume le délit attribué au groupe Vnaya Village, propriétaire des trois campings incriminés, situés sur les communes de Saint-Hilaire de Riez, Saint-Michel-en-l'Herm et Saint-Gervais.

93 vacanciers indemnisés

Comme indiqué dans son communiqué publié le 10 janvier 2024 sur son site internet le service Conccurence, Consommation et Represssion des Fraudes de la Direction Départementale de la Protection des populations de Vendée estime que "le groupe VNAYA Village avait commis le délit de pratique commerciale trompeuse sur les qualités substantielles des prestations de services proposées dans 3 campings du groupe".

Un procès-verbal a été dressé et transmis au procureur de la République. Avec son accord, une transaction avec obligation d’indemnisation de 93 victimes identifiées a été proposée à la société VNAYA Village qui l’a acceptée.

"Cette transaction clôture la procédure diligentée" ajoutent les services de l'Etat.

Une reconnaissance avant tout

Bénédicte Wallyn a séjourné au camping de la Dive à Saint-Michel-en-l'Herm en Vendée du 9 au 16 juillet 2022.

Elle fait partie des membres fondateurs du collectif "Camping de la Fresnerie et de la Dive" qui anime une page Facebook très active.

Nous avons recontacté la vacancière au téléphone depuis son domicile proche de Granville dans la Manche.

" Ce qui fait le plus plaisir, en fait, c'est d'avoir enfin une reconnaissance" explique Bénédicte Wallyn qui fait partie des 93 indemnisés.

"On a été pendant un an et demi à se batailler, à dire que les conditions de nos vacances étaient déplorables" rajoute-t-elle.

Le pdg du groupe Vnaya à l'époque nous tenait tête en nous disant qu'il n'y avait aucun problème, qu'on n'allait pas lui apprendre son métier, que ça faisait des années qu'il tenait des campings, etc

Bénédicte Wallyn

membre du collectif "Camping de la Fresnerie et de la Dive"

"Donc en fait, c'était plus des histoires de valeurs et de morale que nous défendions par rapport à tout ça" conclut-elle.

Soulagée mais prudente

Clémence Le Bouder a, elle, séjourné en famille au camping de la Dive à Saint-Michel-en-l'Herm du samedi 30 juillet jusqu'au 6 août 2022.

Pour cette vacancière originaire de Bretagne l'année 2024 démarre bien.

"On a reçu un mail de la Direction Départementale de la Protection des populations de Vendée hier  (NDLR : le 10 janvier 2024) nous informant de la procédure" précise Clémence Le Bouder.

 "Donc oui, ça fait plaisir. Début d'année après Noël, forcément, on n'a pas craché dessus. C'est 384 euros, il me semble. Mais bon, ça ne couvre toujours pas la somme qu'on a versée intégralement qui était de 1000 euros, aides de la CAF comprises" rajoute la vacancière qui reste prudente.

Tant que je n'ai pas touché l'argent sur mon compte, je ne crie pas victoire. Je pense qu'on va devoir les relancer. surtout qu'en plus ce n'est pas la justice qui va nous envoyer les fonds eux-mêmes, ça va être le groupe Vayan qui va nous envoyer les fonds. Et jusqu'à ce jour on n'a eu aucun contact de leur part

Clémence Le Bouder

vacancière originaire de Bretagne

Le groupe Vnaya a jusqu’au 9 février 2024 pour verser les sommes dues aux 93 indemnisés.

Selon Benédicte Wallyn il y a en fait bien plus de vacanciers floués, mais beaucoup ne sont pas allés jusqu’au bout de la démarche juridique.

Elle avance le chiffre de plus de 2000 personnes qui auraient séjourné cet été 2022 dans les campings du groupe incriminé.

Et pour les prochaines vacances ?

Quand on demande sans ironie aux deux vacancières où elles vont passer leurs prochaines vacances pour l'été 2024, les réponses sont sincères et entières.

"Je me suis inscrite sur un site internet et j'échange ma maison avec d'autres personnes qui sont dans le même cas que moi, Donc moi, je vais chez eux, eux, ils vont chez moi. Tout le monde se respecte et je paye 150 euros l'année" avoue Clémence Le Bouder.

Benédicte Wallyn explique : "Je n'ai pas de problème, je retournerai en camping s'il le faut"

Et rajoute : "je tiens à préciser que les Vendéens nous ont énormément soutenus et on les remercie parce que les gens ont vu les conditions dans lesquelles on avait été hébergé pendant nos vacances"

Retrouvez-nous sur nos réseaux sociaux et sur france.tv