Michel Pialle a été mis en examen du chef de meurtre sur conjoint, annonce la procureure de La-Roche-sur-Yon ce vendredi soir. Dans la matinée, il a avoué avoir tué son épouse aux enquêteurs avant de leur indiquer l'emplacement du corps.
Deux mois de versions contradictoires et de dénégation dans les médias se sont finalement soldés par les aveux du mari de Karine Esquivillon.
Michel Pialle est désormais mis en examen du chef d'accusation de "meurtre sur conjoint" vendredi 16 juin. Depuis le 27 mars, jour de la disparition de sa femme, il affirmait que son départ était volontaire. Il explique aujourd'hui avoir accidentellement tiré sur Karine Esquivillon alors qu'il nettoyait son arme, une carabine 22 Long Rifle équipée d'un silencieux.
"Il a décidé de s'expliquer et de livrer ce qu'il avait sur la conscience", a commenté maître Antoine Ory, son avocat, à sa sortie du palais de justice de La-Roche-sur-Yon.
Le corps supposé de la victime, qui reste à identifier par les médecins légistes, a été retrouvé dans la matinée sur les indications de Michel Pialle. Il se trouvait dans un bois situé à 16 km du domicile familial de La Malnoue, près de Maché et de Challans (Vendée).
Des SMS reçus trois jours après la disparition
Le couple était marié depuis huit ans mais était séparé. Ils vivaient malgré tout sous le même toit avec leurs deux enfants mineurs de 12 et 14 ans. Karine Esquivillon, 54 ans, n'avait pas donné de nouvelles depuis plus de deux mois.
Des SMS issus du téléphone portable de la victime ont été envoyé jusqu'au 31 mars 2023. Ils étaient à destination d'une voisine et de ses enfants. Le dernier SMS a été adressé à la plus jeune fille du couple, l'informant d'un départ à l'étranger avec un ami.
Michel Pialle a signalé par main courante du 3 avril 2023 à la gendarmerie de Challans le départ de son épouse du domicile conjugal le 27 mars. Il précisait qu'elle avait emporté sa carte bancaire, une somme de 14 000 € en espèces, des pièces d'or pour une valeur de 30 000 € et un sac d'effets personnels.
Une enquête a été ouverte le 10 avril par le parquet des Sables-d'Olonne, au lendemain de la découverte du téléphone portable de Karine Esquivillon par le maire de la commmune de Maché. L'appareil était allumé et sans carte SIM. Le maire l'a ensuite déposé dans la boite aux lettres de Michel Pialle après avoir reconnu la photographie de l'un des enfants du couple sur l'appareil.
Plusieurs armes découvertes au domicile
Le 11 avril, une perquisition était effectuée, avec l'assentiment de Michel Pialle au domicile du couple qui amenait à la découverte de plusieurs armes de poing et d'épaule qui étaient saisies ainsi que le véhicule utilisé par Karine Esquivillon.
Le parquet de La-Roche-sur-Yon, compétent en matière criminelle pour la Vendée, a pris le relai, ouvrant une information judiciaire contre X du chef d'enlèvement et séquestration volontaire. L'enquête a ensuite été élargie aux faits de meurtre contre X.
Michel Pialle a été interpellé à son domicile et placé en garde à vue à La-Roche-sur-Yon le 14 juin 2023 à 8h25. Garde à vue prolongée de 24h le 15 juin 2023.
À l'issue de sa quatrième audition, en présence de son avocat, Michel Pialle a indiqué avoir tué son épouse le 27 mars 2023 d'un coup de carabine. Il a indiqué qu'il n'avait pas vu que l'arme était chargée, alors qu'il la prenait en photo pour la vendre en ligne, et que le coup de fusil était parti accidentellement.
L'identification formelle interviendra après l'autopsie
Selon ses explications, Karine Esquivillon, blessée au flanc gauche, est décédée très rapidement après lui avoir demandé de faire appel aux services de police et qu'il ait essayé de la ranimer. L'homme affirme avoir pris peur et être allé déposer le corps de son épouse dans un terrain privé à proximité de la commune de Challans.
Il aurait jeté l'arme dans le lac de Maché où elle n'a pas été retrouvée à ce stade des investigations, et aurait jeté le téléphone portable de Karine Esquivillon quelques jours après les faits.
Le corps retrouvé sur le lieu indiqué par Michel Pialle va faire l'objet d'une autopsie pour une identification formelle le 17 juin 2023 à l'Institut médico-légal de Nantes.
Michel Pialle fera quant à lui l'objet, sur décision des magistrats en charge de l'instruction, d'une mesure d'isolement judiciaire.