Le Puy du fou rachète 400 hectares de terres agricoles, "un risque d'accaparement des terres" pour la confédération paysanne

Le Puy du Fou, ses milliers de visiteurs, ses bénévoles, ses spectacles grand public, et une réserve foncière qui ne cesse de s'agrandir. Le Parc de loisirs se porte acquéreur de 400 hectares situés autour de son périmètre. La confédération paysanne y voit un accaparement des terres au détriment des agriculteurs.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Si le parc du Puy du Fou utilise quelque 150 hectares pour ses activités, il en possède déjà près de 400.

Certains accueillent des fermes indépendantes, d'autres, les propres animaux du grand Parc.

Avec cette nouvelle acquisition, ces 400 hectares non morcelés, le Puy du fou va donc doubler sa superficie.

Rachetées à un même propriétaire, Olivier de Suyrot, ces terres sont actuellement exploitées par sept ou huit agriculteurs qui en sont locataires.

"Un accaparement du foncier au détriment des activités agricoles"

"Le risque aujourd'hui", déplore Pascal Sachot, porte-parole de la confédération paysanne de Vendée, "c'est que cette terre agricole parte vers le grand parc, qu'il y ait un accaparement du foncier au détriment des activités agricoles".

Déjà en juillet 2023, la confédération paysanne et la liste pour une alternative sociale et économique au Pays des Herbiers avaient déposé un recours auprès du tribunal administratif. L'objectif était de faire annuler les dispositions spécifiques dont bénéficie le Puy du Fou.

"Dans le Plan local d'urbanisme (PLU) des Herbiers, le Puy du Fou a un statut particulier. Il existe des zones AUPF (à urbaniser Puy du Fou)", explique Pascal Sachot. Ces emprises sont exclues du dispositif ZAN (Zéro artificialisation nette). Pour l'instant, les terres qui viennent d'être rachetées font partie du zonage agricole, mais demain, si le PLU est révisé, ces terrains pourraient devenir constructibles et les agriculteurs mis à la porte".

"Or, ajoute Joseph Liard, élu d'opposition, lorsque nous avons abordé les questions sur le PLU, en 2022, Véronique Besse, qui était alors présidente de la communauté de communes, nous avait répondu "rien n'arrêtera le développement du Puy du Fou". On sait bien qu'au cours des mandats les PLUs sont modifiés et dans ce cas, nous ne sommes pas à l'abri d'une modification en faveur du Parc".

Le Puy du Fou se veut rassurant

De son côté, Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, réfute tout projet d'agrandissement. "Nous ne souhaitons pas doubler notre superficie, précise-t-il. Nous avions en face de nous des convoitises, nous le savions et nous avons dû prendre une décision difficile qui est celle de préserver l'agriculture plutôt que de laisser ces terrains être "bétonisés" pour toutes sortes de promoteurs qui voudraient bien profiter du succès du Puy du Fou aux abords directs".

Le dirigeant vendéen ajoute qu'un dialogue a été engagé avec les agriculteurs au sujet de ces nouvelles propriétés. "Il faut que ces terrains restent agricoles, cultivés, entretenus, et nous sommes les premiers soutiens aux métiers des agriculteurs parce que ce sont eux qui font vivre la terre et qui lui font produire le meilleur tout en la préservant, tout en étant respectueux de la nature". Les baux agricoles, de 8,18 ou 25 ans déjà en place, seront donc prolongés, affirme encore Nicolas de Villiers. Pas question donc de les transformer en baux précaires comme le craint le syndicat paysan.

Mais un doute subsiste

Néanmoins, un doute sur les intentions du Parc subsiste à la confédération paysanne de Vendée. Pascal Sachot rappelle que, "quand on regarde ce qui s'est passé sur les Herbiers et la communauté de communes, les hectares déjà achetés par le Parc sont quasiment tous passés AUPF, à urbaniser Puy du Fou et sur ces terres-là les baux agricoles n'ont plus aucune valeur. Ce sont des baux précaires et donc les agriculteurs sont précarisés, et ne peuvent pas envisager de développement à long terme".

Le porte-parole du syndicat estime quant à lui que des projets sont bel et bien envisagés.

"Le puy du Fou a toujours dit qu'il allait créer un deuxième parc. Pour eux, c'est une belle opportunité. Surtout avec le développement de la future gare annoncé pour 2030 et qui desservira le puy du Fou. La gare sera au milieu de ces deux zones. Donc, ce sera très facile pour eux d'exploiter un second parc et d'exproprier les agriculteurs qui aujourd'hui utilisent ces terres".

Article écrit avec Siegrid de Misouard

Retrouvez-nous sur nos réseaux et sur notre site france.tv

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information