Tourné à Noirmoutier au printemps 2021, "La Passagère" sort en salles ce mercredi 28 décembre. Sa réalisatrice Héloïse Pelloquet raconte les coulisses de ce premier long-métrage et espère faire la fierté des Noirmoutrins.
Houle sentimentale sur grand écran, "La Passagère" sort au cinéma ce mercredi. L'histoire : un adultère entre une pêcheuse de 45 ans et l'apprenti qu'elle embauche sur son bateau, de vingt ans plus jeune qu'elle.
Le tout sur une île de fiction où les nouvelles et la désapprobation circulent vite, et qui emprunte notamment ses paysages à l'île de Noirmoutier en Vendée.
Ce mélodrame est le premier long-métrage de la réalisatrice Héloïse Pelloquet. Il a été financé à hauteur de 200 000 € par la région Pays de la Loire, en partenariat avec le Centre national du cinéma et de l'image animée.
France 3 Pays de la Loire a pu rencontrer Héloïse Pelloquet pour en savoir plus sur le déroulement de son tournage insulaire.
- Pourquoi avoir choisi Noirmoutier ?
"J'y ai en partie grandi. Les décors me sont très familiers et c'est ce qui nourrit mon écriture. Et puis, pour un premier long-métrage, c'est rassurant d'être dans un endroit intime, qu'on aime et où on va puiser quelque chose de soi."
- Certains acteurs non-professionnels sont Noirmoutrins, comment le tournage s'est-il passé avec les acteurs professionnels ?
"Le mélange était assez joyeux. Parmi les acteurs professionnels, il y avait Cécile de France et Félix Lefebvre, et certains non-professionnels étaient Noirmoutrins comme Jean-Pierre Couton et José Lambert qui n'ont pas de technique.
Dans ces cas-là, je m'amuse à mélanger les registres. Il faut que ça reste très spontané, j'aime bien que ce soit inattendu. Les acteurs non-professionnels amènent une forme de naturalisme que je recherchais pour le film. Ça apporte de la vérité et de la drôlerie."
- Avez-vous tourné ailleurs que sur l'île ?
"Oui parce que j'avais envie d'une île isolée, donc on a aussi tourné des scènes sur l'île d'Yeu, qui est plus petite, pour donner l'impression qu'on ne peut y accéder qu'en ferry. À Noirmoutier, on a plutôt tourné dans la partie marécageuse et plus mystérieuse de l'île. On a aussi pas mal tourné en mer."
- Pourquoi parler d'un couple qui travaille dans le milieu de la pêche et de la mer ?
"La mer m'offre la possibilité de mélanger le réalisme à la fiction. À la fois, les métiers de la mer sont très concrets et en même temps, l'océan donne une dimension romanesque.
Le film parle d'une histoire d'amour assez mélodramatique. Il y a le métier de pêcheur, mais aussi les tempêtes et la houle...La mer permet ce mélange des genres."
- Les Noirmoutrins ont-ils un rôle à part entière dans le long-métrage ?
"Oui, beaucoup de Noirmoutrins se sont investis dans le film. On a tourné sur le ports, à la criée. Les sauveteurs nous ont épaulés pendant les tournages en mer,...
J'avais déjà tourné trois courts-métrages ici, et on est toujours très bien accueillis et aidés. J'espère qu'ils vont être fiers et contents du travail fourni parce qu'ils ont largement participé."
D'amourette passagère à histoire d'amour condamnée
"La Passagère" retrace la trajectoire de Chiara, 45 ans, qui habite sur une île de la côte atlantique et travaille avec son mari dans le dur milieu de la pêche en mer. Couple fusionnel, l'arrivée de Maxence, jeune apprenti, bouleverse les certitudes de Chiara.
La drague se mue progressivement en sentiments, et l'expression "tomber amoureux" prend tout son sens car la chute est rude. Cédant à la tentation de cette relation atypique, la quadragénaire fait face au désaveu plus ou moins silencieux du microcosme de l'île.
L'histoire d'un choix cornélien comme en offre parfois la vie entre liberté et morale.