Après le démantelement de la jungle de Calais, près de 800 migrants ont été accueillis en Pays de la Loire. Mais certains d'entre eux sont désormais sous le coup d'une expulsion vers le premier pays européen où ils ont été enregistrés.
Plus de 5 000 migrants ont quitté la jungle de Calais à l'automne dernier.Ces personnes ont ensuite été emmenées dans divers centres d'accueil un peu partout en France, notamment en Vendée où ils ont pu trouver refuge dans l'un des huit centres d'accueil et d'orientation installés dans le département.
114 migrants sont à ce jour installés en Vendée, 12 réfugiés et 102 demandeurs d’asiles. 34 avaient été recensés antérieurement dans un autre pays de l’Union européenne. Ils tombent donc aujourd'hui sous le coup de la procédure de Dublin qui spécifie que le pays responsable de la demande d'asile est celui par lequel le demandeur est entré ou a été contrôlé.
C'est le cas de Tawos et Muhib menacés de renvoi vers l'Italie, pays où leurs empreintes ont été prises pour la première fois en Europe... et où aucun accueil ne les attend.
"Là bas, il n'y a pas d'endroit où dormir, donc tout le monde dort dans les parcs, on risque en permanence de se faire agresser, donc, non, ce n'est pas une vie" raconte Muwib
"Qu'est-ce que je peux faire si je vais là-bas ?", s'interroge Tawos, "je n'aurai pas de travail, je n'aurai rien à faire, je serai comme tous ceux qui doivent dormir dans la rue. Donc, je préfère rester en France, pour construire ma vie".
Mais le ministre n'a jamais abrogé cette circulaire qui demande aux préfets de renvoyer les demandeurs d'asile vers le premier pays européen où ils ont mis les pieds.
En décembre 2016, la Cimade comptabilisait 784 réfugiés provenant de Calais installés en Pays de la Loire.
169 de ces personnes ont été visées par cette procédure de reconduite. Certaines de ces procédures ont été abandonnées. Actuellement 34 d'entre elles sont en cours en Vendée. Tawos aimerait devenir mécanicien, et Muhib cuisinier... Des rêves sans doute inaccessibles en Italie.
Une pétition pour les réfugiés de Noirmoutier
1 100 personnes ont signé la pétition en ligne demandant à ce que les migrants de Noirmoutier, sous le coup de la procédure Dublin, ne soient pas expulsés.Pour prolonger leur action, les pétitionnaires ont prévu une mobilisation samedi 18 février à 11h à Noirmoutier. Les manifestants se donnent rendez-vous côté continent du pont de Noirmoutier.