Notre-Dame-de-Monts : une directrice par intérim nommée à l'Ehpad des Oyats

L'Agence régionale de Santé et le département de Vendée vont nommer une directrice par intérim à partir du lundi 27 mai à l'Ehpad de Notre-Dame-de-Monts, où un médecin avait lancé une alerte sur le manque de personnel.

La nomination d'une nouvelle direction par intérim. Cette annonce, les salariés, à bout de souffle, de l'établissement les Oyats l'attendaient depuis des semaines.

"Concernant les résidents et leur famille, qui ont pu être alertés par les différentes communications faites ces derniers jours, ils devront être reçus afin de répondre à leurs éventuelles inquiétudes", précise l'ARS et et le département de Vendée, dans un communiqué commun.

"Enfin, à moyen terme, la direction devra soumettre aux autorités administratives un diagnostic permettant d’objectiver la situation de l’EHPAD et d’éventuels dysfonctionnements, tant sur le volet managérial que sur celui de la prise en charge des résidents".

"Les équipes étant impactées dans leurs conditions de travail par un contexte managérial et organisationnel fortement dégradé, l’ARS et le Département se réjouissent de la prise de fonctions ce lundi 27 mai d’une directrice par intérim", poursuivent l'ARS et le département de Vendée.

Des personnels à bout de souffle


Car, à Notre-Dame-de-Monts, en Vendée, le personnel de l'Ehpad municipal des Oyats est au bout du rouleau : épuisement professionnel, arrêts maladie à répétition, démissions en série. Le médecin coordinateur, qui assurait l'intérim jusqu'ici, parlait, la semaine passée, d'une "maltraitance institutionnelle" et avait lancé une alerte auprès de l'ARS.

A l'origine du malaise, un manque d'effectifs et une mauvaise organisation du travail qui conduisent à l'épuisement professionnel. 

Le matin, des toilettes qui devraient être faites à deux, on est tout seul - Angeline Renaud, aide-soignante aux Oyats

"On se casse le dos, on leur fait mal (aux patients) parce qu'on ne peut pas avoir les bons gestes tout seul. On doit être à deux, donc forcément tout seul, ce n'est pas possible", déplore Angeline Renaud, "on pleure, pas tous les jours, mais pas loin, on est écouté sans être écouté. Heureusement qu'on a une équipe qui est super soudée. On arrive à s'entraider vachement".

Lydie Le Sann, l'une des résidentes de l'Ehpad des Oyats, a eu la clavicule fêlée lors d'une manipulation.

"Normalement elles sont deux", explique-t-elle, "la fille avait mal accroché au lève-malade pour m'allonger, ça s'est décroché. Je suis tombée sur l'épaule"

Ça arrive que des résidents n'ont pas leur douche hebdomadaire, on le déplore - Amélie Hudhomme, aide-soignante aux Oyats

"Des repas qui sont de plus en plus rapides, des gens qu'ont fait manger au lance-pierres parce qu'ils n'ont pas le temps de manger à leur rythme. Des gens qu'on jettent dans leur lit, pour la sieste, pour le soir".


Un appel de détresse


Face à cette situation catastrophique, le médecin coordinateur menaçait de démissionner de son intérim. Il avait donc lancé des alertes auprès de l'ARS, l'agence régionale de santé des Pays de la loire, et le département de la Vendée pour qu'une solution soit trouvée. 

Au niveau de la bienveillance, au niveau du respect de la loi, au niveau de la bonne santé du personnel soignant pour bien soigner les résidents, il n'y a personne - Dr Marcellin Meunier, médecin coordinateur de l'EHPAD municipal

"Je n'ai aucun appel de l'ARS, je n'ai aucun appel du Conseil départemental, nos deux organismes de tutelle", déplore le médecin coordinateur de l'Ehpad des Oyats, "la maison de retraite, c'est un budget de 3 millions d'euros. Si on parle argent, ça, ça les intéresse mais surtout pour vérifier qu'on ne grapille pas des sous pour mieux soigner des gens".

Cet appel de détresse est justifié par la situation dramatique dans laquelle nous vivons, à savoir une matraitance institutionnelle des résidents, une maltraitance physique et psychologique du personnel - Marcellin Meunier.

Las, le médecin coordinateur, directeur par intérim, avait même envoyé un mail à Emmanuel Macron afin de l'alerter sur la situation critique de son Ehpad.


 
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