Ils ont été reçus jeudi au ministère, pour présenter leurs arguments, et remettre un dossier sur les failles du projet. Des opposants au port de Brétignolles-sur-Mer espèrent que le gouvernement demandera l'abandon.
Des doutes sur les études de retombées économiques, un coût sous estimé, l'absence d'adaptation aux risques de tempêtes et submersion marine, ou encore, la situation du chenal, sur une zone prévue pour rester naturelle...
Quelques-uns des arguments développés par l'association Agir pour Brétignolles, lancée en août 2019 dans la foulée de la déclaration d'utilité publique, signée l'été dernier.
"La messe n'est pas encore dite"
Nicolas Ducos, l'un des co-fondateurs, a quitté la Vigie, l'autre association d'opposants au projet, pour tenter une stratégie différente. "La messe n'est pas encore dite. Je pense que le politique peut encore faire quelque chose", explique celui qui ne voulait pas d'une zad, et qui souhaite, avec un nouvel avocat, tenter une autre approche que celle choisie par la Vigie.
Plutôt que d'attaquer directement en justice, l'association Agir pour Brétignolle a d'abord tenté un recours gracieux auprès de la préfecture, qui avait jusqu'au 16 novembre pour expliquer, entre autres, pourquoi les autorisations ont été accordées malgré de nombreuses questions demeurées sans réponses.
Le précédent de la tempête Xynthia n'a pas été pris en compte
Ainsi, dans un courrier du 22 décembre 2017,la préfecture demandait à ce que "le dossier démontre que les entrées d’eau ne présentent pas de risque de submersion des terrains avoisinants".
Compte tenu du précédent de la tempête Xynthia, les fonctionnaires souhaitaient que les cotes des ouvrages soient modifiées, pour éviter la submersion marine. Or ce point ne semble pas avoir été pris en compte par le maître d'ouvrage, souligne le rapport de 34 pages rédigé par l'association.
Un rapport remis au ministère et une réunion de médiation
C'est ce rapport qui a été remis, jeudi 28 novembre, au ministère de la transition écologique, où deux représentants d'Agir pour Brétignolles étaient reçus par une conseillère du cabinet du ministre et par la directrice adjointe de la protection et de la restauration des écosystèmes littoraux et marins.
Objectif, obtenir que l'Etat enterre le projet comme il l'a fait pour Europa City, le complexe de loisirs à Gonesse, en région parisienne, dont l'abandon a été annoncé début novembre, pour des motifs écologiques.
Dans la foulée de cette rencontre au ministère, Nicolas Ducos et Laurence Papion, par ailleurs élus d'oppositions à Brétignolles-sur-Mer ont également participé à une réunion de médiation organisée par Stéphane Buchou, député La République en Marche de la 3e circonscription de Vendée.