Les négociations de la Commission européenne sur les totaux admissibles de captures (TAC) ont pris fin ce 13 décembre à Bruxelles. C'est une "victoire humble" pour les pêcheurs et élus vendéens qui suivaient avec attention les débats : ils ne déplorent aucune fermeture de pêche sur les poissons emblématiques des Pays de la Loire.
La saison de la pêche à la civelle peut se poursuivre ! Le prélèvement de cette espèce emblématique de l'estuaire de la Loire était notamment l'objet de négociations à la Commission européenne à Bruxelles depuis le 11 décembre. Ce matin du 13 décembre, après 48 heures de débats, le secrétaire d'État Hervé Berville a annoncé à la délégation vendéenne qui suivait les débats sur place qu'aucune fermeture de la pêche n'a été actée pour l'alevin de l'anguille.
"Sur les civelles, le ministre a pu débloquer la situation, considère François Blanchet, le maire (DVD) de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée). L'accord débute au 1er mars 2023, ce qui nous permet de continuer la saison en cours jusqu'à fin février, soit deux mois de pêche autorisée, plus un mois dédié au repeuplement. On n'a pas le couperet qu'on craignait. Bon, c'est moins bien que quatre mois de pêche, mais c'est toujours mieux qu'une fermeture."
La pêche au chinchard très contrainte
Sur le lieu jaune, les pêcheurs ont obtenu gain de cause avec aucune évolution des quotas par rapport à 2021-2022. Idem pour la sole, dont les effectifs autorisés au prélèvement ont augmenté de 20%.
Pour le chinchard, ressource halieutique importante pour Saint-Gilles-Croix-de-Vie (560 000 euros annuels), c'est plus compliqué : la Commission européenne a placé le poisson dans les quotas accessoires. "Cela signifie qu'un pêcheur ne pourra plus partir spécifiquement pêcher le chinchard, souligne François Blanchet. S'il part pour une campagne de sardines et qu'il prend du chinchard sans faire exprès, il pourra néanmoins le vendre."
"On espère perdre le moins possible"
La délégation des lobbyistes vendéens, composée d'élus et d'acteurs de la filière pêche, repartent de Bruxelles "moins inquiets qu'au départ" mais ne considèrent pas le résultat de ces négociations comme une victoire.
"On a limité la casse, glisse François Blanchet. Vous savez, lorsqu'on va négocier à Bruxelles, on espère pas gagner mais plutôt perdre le moins possible."