Journées mortes dans les ports. Le secrétaire d'État à la mer a rencontré des pêcheurs de Vendée en colère

Jusque samedi 1er avril, il n'y aura aucun poisson frais issu de la pêche locale sur les étals dans les Pays de la Loire. Les pêcheurs dénoncent de récentes décisions qui restreignent leurs zones de pêche ou ferment momentanément la pêche dans le golfe de Gascogne. Aux Sables-d'Olonne, le secrétaire d'État chargé de la mer, Hervé Berville est venu les rencontrer jeudi 30 mars.

"C'est quand même une aberration. On n'est jamais entendus, jamais écoutés. Nous, on aimerait juste travailler", s'agace Jérémie, pêcheur sur "Le Dalit" à l'Herbaudière (Vendée), en s'adressant au secrétaire d'État à la Mer, Hervé Berville, venu le rencontrer, ainsi que d'autres pêcheurs en grève.

Une délégation de 80 pêcheurs était conviée tôt jeudi ce matin aux Sables-d'Olonne. En cause notamment, la récente décision du Conseil d'État interdisant la pêche dans le golfe de Gascogne pour préserver les dauphins communs, grands dauphins et marsouins communs, victimes de captures accidentelles lors des actions de pêche. 

"Oui à la protection de la mer, on fait des efforts, on a des quotas on les respecte, poursuit Jérémie, on a diminué les quantités, il y a deux fois moins de bateaux de pêche, et on continue à nous dire stop. Mais nous on a tout à payer, on nourrit des gens. Si les gens veulent manger du poisson qui est arrivé jaune, c'est comme ça qu'il faut faire"

La pêche industrielle on n'y touche pas, les bateaux de pêche industrielle on ne les fait pas chier. C'est que les artisans, c'est toujours les artisans, on commence à en avoir marre.

Jérémie

Pêcheur sur "Le Dalit" à l'Herbaudière

Après plusieurs heures de réunion, aucune grande annonce, mais un soutien réaffirmé du secrétaire d'Etat à la filière française, en insistant sur la nécessité de protéger la "souveraineté française" et de ne pas dénigrer le travail et l'implication des pêcheurs pour une pêche durable et responsable. 

"Nous sommes prêts à aller à Bruxelles pour nous faire entendre", a même ajouté Hervé Berville à la sortie de la réunion. Ce à quoi Hervé Jouneau, président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins des Pays de la Loire la répondu qu'il attendrait plutôt que le "monsieur pêche de Vilnius" alias le commissaire lituanien Virginijus Sinkevičius, responsable du portefeuille « Environnement et océans » au sein de l’équipe présidée par Ursula von der Leyen à la Commission européenne et chargé de la protection de l’environnement et des industries liées à la mer se déplace lui même sur nos côtes française "pour voir comment travaillent les pêcheurs français."

Une filière en danger

"Bonjour monsieur, j'espère que vous allez nous entendre !", entend-t-on de part et d'autre.

Hervé Berville prend le temps de serrer les mains et de saluer les hommes mobilisés devant les locaux du Corepem, le Comité Régional des pêches maritimes et des élevages marins des Pays de la Loire, aux Sables-d'Olonne. L'accueil est cordial. L'homme politique se montre même solidaire.

Il leur répète : "Vous savez, je viens de Bretagne, des Côtes d'Armor, je connais les pêches, il n'y en a pas 300. Je me bats sur les différents enjeux, sur les quotas, après il y a des décisions de la Commission européenne et du Conseil d'État. Maintenant ce qu'il faut c'est être à vos côtés et se battre."

Pour José Jouneau, président du Corepem, "la filière n’a jamais été aussi proche de la disparition. Les injonctions et objectifs inatteignables s’enchaînent pour justifier de nouvelles restrictions et interdictions".

On nous accuse de tous les maux, c’est un véritable acharnement. 

José Jouneau

Président du Corepem

Le président tient à souligner que "l’implication des pêcheurs et de l’ensemble de la filière a pourtant permis de renverser la tendance en 25 ans. La ressource ne s’est jamais aussi bien portée dans le golfe de Gascogne. Ce n’est pas nous qui le disons, demandez à l’Ifremer*. Je suis las de voir les efforts de centaines d’entreprises et de milliers de travailleurs balayés d’un revers de la main".

Pas de pêche pendant 3 jours

Durant trois jours, jusqu'au samedi 1er avril, il n'y aura aucune pêche locale dans les Pays de la Loire. Aucun poisson frais sur les étals.

Producteurs, halles à marées, mareyeurs, poissonniers, conserveurs, distributeurs, coopératives, chantiers navals, mécaniciens et transporteurs se sont tous associés au mouvement de grève dans le cadre d'une opération "filière morte".

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