Ils ne savent pas s'ils sortiront en mer lundi prochain. Les pêcheurs font partie des professions directement touchées par la flambée des prix du carburant. Dans les Pays de la Loire, la filière représente 360 navires, 1 500 pêcheurs, et on estime qu'un emploi en mer fait vivre 4 emplois à terre.
95 centimes le litre de gazole, et sans doute plus encore, dans les jours qui viennent.
Avant même de livrer son poisson, le plein est une priorité pour l'équipage breton de ce navire, dont le projet est aujourd'hui d'abord de regagner son port d'attache.
"On ne sait pas ce qu'on va pêcher la semaine prochaine, dit Philippe Branellec, patron armateur, si ça continue à flamber, on ne pourra plus aller en mer".
Après 15 jours au large du Golfe de Gascogne, tous ces marins ignorent encore le salaire de leur pêche.
"Humainement parlant, c'est très dur à vivre"
Fonction du cours et des enchères, mais également des frais, toutes les dépenses sont partagées entre les armateurs, le capitaine, et membres d'équipage.
"Si on ne pêche pas, si on fait 50 kilos de sole pendant 15 jours, ça pourrait arriver qu'on doive de l'argent à l'armateur", explique Florian Tanguy, pêcheur.
Si les cours du poisson permettent jusqu'à présent de maintenir la rentabilité de ces petits navires, ce n'est déjà plus le cas des chalutiers qui tournent à 2 000 litres par jour.
"Humainement parlant, c'est très dur à vivre, explique José Jouneau, président du comité régional des pêches, Et quand on voit des jeunes qu'on a poussé à investir, on en incapacité de leur apporter du réconfort"
Le carburant professionnel est déjà détaxé. Pour se maintenir à flot, les pêcheurs n'ont que l'espoir de réduction de charges, une baisse des taxes de criée, ou la fin d'une guerre, qui vient de commencer.