Le village d’Ayette organisait ce samedi un repas de Noël pour les réfugiés ukrainiens. L’occasion de se réunir dans la joie… Et de faire le point sur leurs espoirs et leurs souhaits pour l’avenir.
Des chants de Noël tout droit venus d’Ukraine, un bon repas, des cadeaux… À Ayette, dans le Pas-de-Calais, une joyeuse fête était organisée pour les réfugiés ukrainiens, ce samedi 21 décembre. Dans ce petit village de 326 habitants, des dizaines de bénévoles s’investissent depuis plusieurs années pour l’intégration de ceux qui ont fui la guerre.
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“Ça fait trois ans qu'ils sont chez nous. La plupart d’entre eux aimeraient rester”, explique Alain Petit, Secrétaire association Solidarité Artois Ukraine. “Donc pour ça, il faut qu’ils perfectionnent leur français, qu’ils trouvent un travail, un premier job. Certains sont sur cette voie-là ! Et nous si on peut y contribuer, ça nous rend heureux.”
L’envie de s’intégrer pleinement
Dans son pull rouge, Svitlana donne de la voix sur scène, avec la chorale. Dans son pays, elle était infirmière. Elle fait partie de ceux qui veulent désormais vivre en France. Elle suit ainsi une formation à Arras pour devenir assistante de vie aux familles et passe des heures à apprendre le français. “Pour moi, c'est important, parce que si je parle très bien français, ce sera plus simple pour moi de travailler”, raconte-t-elle.
Moi, si je quitte la France, je vais devoir faire la guerre, car j’ai 18 ans. Je ne veux pas retourner en Ukraine.
Kyryloréfugié ukrainien
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Surtout, pour ces familles ukrainiennes, il s’agit de penser à l'avenir de leurs enfants. Andrei en a trois, et en choisissant la France, il a voulu sauver la vie de son fils aîné, qui en a bien conscience. Kyrylo sait ce qu’il risque en rentrant dans son pays. “Moi, si je quitte la France, je vais devoir faire la guerre, car j’ai 18 ans. Je ne veux pas retourner en Ukraine”, expose-t-il, la mine sombre. Il est ravi de sa nouvelle vie : “Je veux habiter en France, car la France, c’est magnifique.”
Un futur incertain
Comme Kyrylo, ils sont plusieurs à avoir demandé un statut de réfugié, mais d'autres n'attendent qu'une chose : la fin de la guerre. “La majorité voudrait repartir là-bas”, affirme Nella Smigielski, bénévole association Solidarité Artois Ukraine. “Plus les personnes sont âgées, plus c’est dur de s’intégrer en France, forcément.”
Je veux retourner en Ukraine parce que c'est mon pays natal, j'y ai vécu 60 ans, j'ai fait mes études là-bas, je me suis mariée là-bas…
Nataliaréfugiée ukrainienne
Natalia fait partie de ces aînés nostalgiques de leurs terres. “Je veux retourner en Ukraine parce que c'est mon pays natal, j'y ai vécu 60 ans, j'ai fait mes études là-bas, je me suis mariée là-bas…”
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En attendant plus de clarté sur leur avenir, les réfugiés ukrainiens peuvent compter sur l’accueil des habitants d’Ayette. Grâce à la fondation de France et au Secours catholique, chaque enfant est reparti ce samedi avec un jouet et des souvenirs plein la tête.