Les Sables d'Olonne : le totem "Moana", érigé sur une dune face à l'océan, protège surfers et promeneurs

Il vient d'être érigé au sommet d'une dune, face à la mer sur la plage de l'Aubraie, aux Sables d'Olonne. "Moana", c'est son nom, veille désormais sur les surfers, les baigneurs et les promeneurs. En Polynésie, ces totems sont considérés comme des des demi-dieux.

Il se dresse face à l'océan. Un géant de 3 mètres de haut.

"Moana"(océan en polynésien) est un totem, taillé dans un tronc de bois flotté échoué sur le sable. Son concepteur est directeur de cinéma aux Sables d'Olonne. Empêtré dans la crise sanitaire, les confinements et le couvre-feu, il a décidé d'aller voir ailleurs, de prendre l'air et de respirer un grand coup.

Alors pendant une semaine, il s'est assis sur la plage au lever ou au coucher du soleil, le plus beau des ateliers. Patiemment, il a sculpté avec des gouges, comme un vrai Tahitien avec des outils rudimentaires,  
 

"L'esprit est là"

C'est un dieu. Le but c'était de faire entrer le "Mana", l'esprit, dans la sculpture.

François Lesuisse

"Quand je l'ai taillé il y avait des vagues monumentales, un ciel bleu incroyable, des coucher de soleil de fou. J'ai juste enlevé le surplus de bois mort pour le faire apparaître. Et à un moment l'esprit était là. Le "Mana" est arrivé", raconte François Lesuisse. 

"Il est face à mer, face au phare des Barges, devant les plus belle vague de la côte. Il faut savoir que l'Aubraie, est une des plages les plus protégées de France. Il y a là des oiseaux qui nichent qui sont très rares. Aucun engin ne peut venir ici. C'est pour cela que c'est un cheval qui l'a tracté sur plus d'un kilomètre.", explique le sculpteur.

 

"Le bois flotté c'est comme une bouteille à la mer..."

Le message c'est de faire voyager les gens. Le bois flotté c'est un peu comme une bouteille à la mer.

François Lesuisse

"Là maintenant le Tiki va regarder l'horizon. Il va protéger les gens qui viennent se balader, se baigner, surfer. C'est aussi l'envie de parler d'autre chose face à la morosité ambiante. Et puis nous au cinéma, on a l'habitude de raconter de belles histoires, de mettre des paillettes dans les yeux. Là ce sont des fleurs exotiques".

"Avec un totem, tu peux te raconter plein de choses. Moi j'ai juste écrit il était une fois. A chacun désormais de rêver", raconte François Lesuisse.

C'est un tronc lorsqu'il est arrivé il faisait presque 10 mètres.On voulait un peu l'esprit du Maori qui est planté comme un solide protecteur face à l'océan et qui regarde les éléments se déchainer. On a fait juste un visage. Ça laisse place à la liberté

François Lesuisse

 

Nouba a tracté "Moana" avec force et courage

Pour trainer le lourd tiki, Nouba a forcé sur ses pattes. Le cheval de traict vendéen de 13 ans a pourtant l'habitude des charges lourdes mais le terrain a quelque peu compliqué pour la manoeuvre. Certains promeneurs ont même aidé l'animal lorsqu'il peinait en route.

C'est un cheval extraordinaire. Il a un coeur du tonnerre ! Il a tiré très fort, tout le long. Il a fallu l'aider un peu à la fin. C'était difficile pour lui dans le sens où il a fallu qu'il tracte dans un sable très mou et fuyant.

Dorothée Obry, propriétaire des écuries d'Arpaillanges

Et pour encourager l'attelage il y avait foule. Près de 300 Sablais ont fait le déplacement en famille, entre amis, avec les enfants. "Nous sommes très attachés à notre ville. Ce totem embellit encore ce paysage déjà sompteux. Et puis voir du monde qui vient participer à cet événement c'est chouette. Les gens ont le sourire malgré le masque", raconte ce père de famille venus avec ses deux fils.

"C'est quand même pas habituel !...On est au grand air sous le soleil. C'est super sympa !" , ajoute cette retraitée.

► Le reportage de notre rédaction

Parce qu'il ne peut plus faire rêver personne sur grand écran, le directeur de cinéma espère que Moana deviendra un nouveau repère, un spot à selfies au coeur d'un spot à surfers. Il n'a d'autre ambition que celle de faire voyager au loin ceux qui croiseront le Tiki. Un voyage au loin en ces temps incertains où il nous est interdit de décoller.

Les Tikis polynésiens, symboles d'une culture lointaine

Les Tikis sont des statues omniprésentes en Polynésie française et représentent toute la culture de ces îles à l'autre bout du monde. Ces représentants des dieux ou de génies sont là pour protéger les habitants ou éloigner les mauvaises énergies. Originaires des Marquises, en pierre ou en bois, ils sont aujourd’hui présents sur la plupart des îles du triangle polynésien.

Selon les sorciers polynésiens, le Tiki est le créateur de l’homme. Il serait l’héritier du « manao » ou « mana », c’est-à-dire une énergie et un rayonnement qui relient l’univers et les êtres. Cette statue est une sculpture représentant un humain modifié, généralement masculin. Vous retrouverez ces statues dans les paysages des différentes îles polynésiennes.

Les légendes autour du Tiki polynésien

Créateur de l’homme, mi-homme mi-dieu, le Tiki a différentes significations selon les endroits. Cependant tous les Polynésiens le vénèrent ou le craignent car il représente les anciens dieux et ancêtres mythiques polynésiens.

A Moorea, une légende raconte les pouvoirs des Tikis. Un Tiki était dans un jardin depuis des années. Le propriétaire, de peur qu’on le lui vole, a pris la décision de le cimenter dans son jardin. Quelque temps après, le propriétaire sent ses jambes lourdes et se retrouve paralysé. Il est resté paralysé jusqu’à ce qu’il ait fait le lien entre ses mésaventures et ce qu’il avait fait au Tiki. Le Tiki protège mais il ne faut pas lui porter préjudice.

 

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