Le ministère de la Culture s'oppose au permis de démolir de la Villa Chimère aux Sables-d’Olonne. La cour administrative d'appel de Nantes a rejeté la requête de l'État "en dépit de l'intérêt historique de cette villa".
Hubert Maigre est "propriétaire indivis" de cette demeure et envisage depuis des années de construire un immeuble de sept étages et de neuf logements en lieu et place de cette villa du XIXe siècle située sur le remblai de la station balnéaire.
Pour refuser le permis de construire, la mairie s'était d'abord appuyée sur le règlement de son Aire de mise en valeur du patrimoine (Avap), mais celle-ci avait été annulée par la justice administrative. La municipalité avait aussi toutefois invoqué des motifs liés à l'emplacement de la maison en zone inondable, qui avaient eux été validés par les juges le 1er juin 2022.
Empêché donc de reconstruire, Hubert Maigre n'en avait toutefois pas abandonné l'idée de "démolir" la villa Chimère, ne serait-ce que pour "une question de principe".
"Il est un peu excédé par le positionnement de la commune... Il a le sentiment d'être dans la situation de David contre Goliath", avait insisté son avocate lors d'une précédente audience. "Au départ, son projet était effectivement de reconstruire mais, plus on avance, plus l'opération "Démolir pour démolir" prend du sens."
L'État ne vient pas soutenir sa propre requête à l'audience
L'État a donc formé une "requête en tierce opposition" pour "se prévaloir de ses propres intérêts" dans cette affaire.
Mais, pour cela, il faut que ces intérêts soient "distincts de ceux de la commune" et que les arguments n'aient pas déjà été évoqués lors de la précédente instance, a précisé le rapporteur public.
Ce mardi 1er octobre 2024, le magistrat a commencé par rappeler que la Villa Chimère était "la première villa de style balnéaire sur le remblai" des Sables d'Olonne puisqu'il a été construite "en 1876".
La demeure est aujourd'hui "enserrée entre deux immeubles de grande hauteur" et ses "tentatives de protection ont été largement annulées par le juge administratif", a-t-il résumé.
Elle reste aujourd'hui "vétuste" ou "à tout le moins en mauvais état", et est "isolée" entre "deux immeubles de grande envergure".
Il a donc proposé de rejeter la requête de l'État "en dépit de l'intérêt historique de cette villa", et de condamner l'administration à verser 1 500 € à Hubert Maigre pour ses frais de justice.
L'arrêt de la cour administrative d'appel sera rendu dans un mois.
Le ministère de la Culture n'était ni présent ni représenté par un de ses fonctionnaires à l'audience.
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