Peggy Motsch consacre sa carrière à la protection des primates et à l'intégration des communautés locales dans des initiatives durables. Entre sanctuaires pour animaux victimes de trafic et vie quotidienne en brousse avec ses deux filles, découvrez le parcours d'une femme au service de la nature.
Une vie dédiée aux primates et à la conservation
Originaire des Sables-d'Olonne, Peggy Motsch a su très tôt qu'elle se tournerait vers la préservation de la biodiversité. Passionnée par l'écologie comportementale dès l'adolescence, elle commence par faire du bénévolat dans des zoos, avant d'effectuer des études de biologie à Rennes et Lyon entre autres. Diplômée d'un Master en écologie évolution et biométrie, Peggy se lance dans une carrière qui la mènera à travers le continent africain : du Cameroun au Congo, en passant par le Gabon, avant de s'installer en Zambie.
Ce qui m'anime depuis plus de 20 ans, c'est comprendre comment les primates interagissent avec leur milieu et comment on peut les aider à s'adapter face aux pressions humaines.
Peggy Motschprimatologue
À travers ses différentes missions, la biologiste a travaillé avec des primates dans des environnements variés, depuis des projets de recherche sur le terrain jusqu'à la gestion des sanctuaires pour animaux issus du braconnage.
Le rôle des sanctuaires dans la protection de la faune
Aujourd’hui directrice d'un sanctuaire en Zambie, Peggy est chargée de la réhabilitation d'espèces comme les gorilles, les chimpanzés ou encore les perroquets gris du Gabon.
Ces animaux, souvent orphelins après le massacre de leur groupe par des braconniers, trouvent dans ces centres une nouvelle chance de vivre dans des conditions quasi naturelles. "Notre travail consiste à leur offrir une nouvelle vie et, si possible, à les réintroduire en milieu sauvage".
Cependant, le constat est amer : malgré tous les efforts, le trafic d'espèces protégées ne faiblit pas. "Le trafic continue et s'intensifie, et la protection des forêts n'arrive pas à suivre", déplore Peggy. Cette réalité entraîne une surpopulation dans les sanctuaires et réduit les possibilités de réintroduction dans des zones sûres.
Les sanctuaires, initialement conçus pour des missions temporaires, se transforment parfois en résidences permanentes pour des animaux qui ne pourront jamais retrouver leur milieu naturel.
L'intégration des communautés au cœur des projets de conservation
Au-delà de la protection des animaux, Peggy s'efforce d'impliquer les communautés locales dans la préservation de leur environnement.
L'avenir de la conservation passe par la participation active des populations locales. Il faut qu'elles puissent devenir les leaders de ces projets.
Peggy Motschprimatologue
En Zambie, elle coordonne des projets qui permettent aux communautés de bénéficier des retombées de la conservation, à travers des initiatives telles que la formation en gestion durable des ressources ou le développement d'activités génératrices de revenus respectueux de la nature.
Le modèle qu'elle développe intègre les habitants dans la gestion du sanctuaire, créant ainsi une relation de confiance et un lieu dynamique favorable à la préservation de la faune. "Les générations montantes commencent à s'investir davantage. Cela donne de l’espoir pour l’avenir".
Une vie de famille en pleine brousse
Installée en Zambie avec ses deux filles, Peggy a choisi un mode de vie au plus proche de la nature.
Nous vivons en forêt, mais dans une zone assez sûre. Nous sommes autonomes en électricité grâce à nos panneaux solaires, et nous utilisons des forages pour l'eau.
Peggy Motschprimatologue
Ses filles, âgées de 8 et 10 ans, sont scolarisées dans une école communautaire locale, où elles apprennent le Bemba, la langue de la région. "Elles savent s'adapter. En France, où elles passent un mois chaque été, elles profitent des nombreux loisirs et de l’abondance des choses, et en Afrique, elles bénéficient de la simplicité de la vie en brousse", raconte Peggy.
Cette vie, bien que pleine de défis, correspond à leurs aspirations : se réveiller avec le chant des oiseaux, loin des bruits de la ville, et vivre au plus près de la nature.
L’avenir : de nouveaux défis pour la conservation
Avec plus de 20 ans d'expérience dans le domaine de la conservation, Peggy reste optimiste malgré les difficultés. "L'espoir vient des nouvelles générations et des communautés locales. C'est ensemble qu'on parviendra à protéger durablement ces écosystèmes uniques".
La mission de Peggy Motsch est loin d'être terminée, et son engagement pour la protection de la faune sauvage et l'éducation des générations futures ne cesse d'inspirer. Pour elle, vivre en brousse avec sa famille et se battre au quotidien pour un avenir plus respectueux de la nature est un choix de vie aussi bien professionnel que personnel.
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