Il devrait arriver aux Sables-d'Olonne vendredi 10 mars. Sébastien Destremau est le dernier et désormais le seul concurrent du Vendée Globe à être encore en mer. Depuis quatre mois, le skipper enchaîne les galères. Pas fâché de voir se profiler la ligne d'arrivée !
Il est désormais à moins de 1000 miles des côtes vendéennes. Enfin le bout du tunnel pour le dernier skipper du Vendée Globe toujours en lice.
Sébastien Destremau est en passe de gagner son pari : boucler un tour du monde en solitaire...50 jours après le vainqueur Armel Le Cléach.
Et il est grand temps qu'il arrive ! Depuis quelques jours déjà, Destremau est obligé de se rationner : il n'a presque plus de vivres, il s'est même essayé à la pêche...sans grand succès.
L'homme a eu des côtes cassées. Son bateau, l'un des plus vieux de la flotte de départ, a connu plusieurs avaries durant ces 125 jours de mer. Finalement, la seule chose qui semble intacte c'est son moral !
"Ça changerait quoi si je n'avais pas le moral ? Il faut faire avec ce qu'on a. Je préfère bien vivre ce qui se passe,
ce n'est que de la nourriture, ça ne met pas en péril le projet. C'est un détail par rapport à la difficulté de l'épreuve elle-même. Alors par contre, ça parle à tout le monde. Quand on est terrien, on mange matin, midi et soir et quand on a faim on ouvre le frigo et on se sert. Elle est ennuyeuse cette difficulté mais elle n'est pas importante, elle n'empêche pas le bateau de naviguer."
N'empêche, il a hâte le skipper toulonnais de boucler la boucle. De mettre un terme à cette aventure qu'il n'hésite pas à qualifier d' "inhumaine"."Le bateau doit couper la ligne d'arrivée, par la porte par la fenêtre mais il faut qu'il coupe la ligne d'arrivée"
"Ça n'existe nulle part ailleurs, il n'y a rien de comparable à ça. N'importe où dans le monde, vous tirez la sonnette d'alarme et on vient vous chercher en hélicoptère. Là, il peut se passer jusqu'à dix jours de navigation pour retoucher terre. Ce n'est pas humain ça. Mais c'est absolument fabuleux ."
Sébastien Destremau ne s'en cache pas, il rêve du coup de sifflet final. Celui qui mettra fin à cette peur qui l'habite de ne pas savoir "si dans cinq minutes (il sera) encore debout en train de marcher vers l'arrivée".
Quoi qu'il en soit Destremau, l'un des bizuths de la course, habitué à courir en équipage, remporte là une sacré victoire sur lui même. Parti sans musique, sans bouquin, sans photo, sans alcool, ni cigarette, il semblait vouloir vivre ce Vendée Globe en ascète...du coup, il est parti au bout de lui-même.
Encore quelques jours, quelques nuits et il apontera aux Sables d'Olonne. Et peu lui importe d'être le dernier, ce n'est d'ailleurs pas ainsi qu'il considère cette 18ème place.
"Couper la ligne du Vendée Globe en dernière position ce n'est pas finir dernier et c'est très important pour moi."
"Quelle performance exceptionnelle que de gagner le Vendée Globe. Mais après, finir second, 8ème ou 18ème, on en a rien à foutre. C'est déjà une victoire de prendre le départ, couper la ligne d'arrivée est un miracle.""Les derniers sont ceux qui ne sont pas parvenus jusqu'à la ligne d'arrivée."
Sur Twitter, les fans de Destremau attendent avec impatience l'arrivée de leur champion, prêts à déclamer leur fameux cri de ralliement #GoGoDestremau.