Vendée Globe 2020 : triste ambiance aux Sables-d'Olonne

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Pontons déserts et centre-ville fantômatique. Les skippers engagés sur le Vendée Globe s'apprêtent à vivre un départ inédit, confiné, loin de la liesse populaire habituelle.

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Sur les pontons déserts, on n'entend que le bruit des mouettes et le clapotis des vaguelettes sur les bateaux. Seules quelques rares conversations viennent briser le silence. En l'absence des skippers, les membres des équipes achèvent de préparer les Imoca qui s'élanceront dimanche autour du monde.

C'est l'heure des derniers réglages : sur Merci, le bateau de Sébastien Destremau, Jean-Guillem vérifie tous les cordages fins, les petits points de détails qui feront la différence lorsque son frère se trouvera seul en mer.

Pour le deuxième départ qu'ils vivent ensemble, l'absence de Sébastien sur les pontons n'est pas vraiment problématique. Les deux frères se connaissent par coeur, discutent quotidiennement au téléphone ou à distance, dans la maison qu'ils partagent et où une zone a été réservée au confinement de Sébastien.
 

Le départ pour entrer dans l'ambiance de la course

Concentré sur ses tâches, Jean-Guillem Destremau regrette surtout l'absence du public, tout ce qui donne un air de fête à un départ de Vendée Globe. "Autant il y a 4 ans, ça faisait presque un peu trop, autant cette fois, c'est triste. Pour les spectateurs, il va falloir attendre le départ pour entrer dans l'ambiance de la course", regrette le préparateur. 

Un peu plus de 24 heures avant le grand départ, la pose de la casquette de son cockpit, cette capote qui protège les skippers du gros des paquets de mer et des intempéries, aurait dû être un grand moment. Sébastien Destremau voulait que cette installation se fasse au milieu du public, pour mieux communiquer sur le message écologique véhiculé par cette casquette imaginée tout en carton quand tous ses concurrents utilisent du carbone. Dans le village désert, seuls quelques journalistes assistent à l'opération, qui sera partagée sur les réseaux sociaux.Dans le village du Vendée Globe, les allées sont désormais entièrement vides : la semaine dernière déjà, tous les sponsors et tous les exposants ont remballé les stands. Dans les rues alentour, seules quelques silhouettes fréquentent les rares boutiques encore ouvertes. La grande presse-librairie où les équipes viennent d'habitude acheter les numéraux spéciaux, les livres sur le Vendée Globe, ne voit plus guère passer que ses habitués.

Avant leur confinement, les skippers ont acheté des calepins, des pastilles de couleur à coller sur les vivres... La mère d'une concurrente lui a acheté une pochette, des messages doux à découvrir chaque jour qu'elle passera seule en mer. Face à la grande artère déserte, Joachim, le patron, regrette les habituels embouteillages qui vont avec la fièvre du départ.
 

Un Vendée Globe, c'est comme un Nouvel An

A la gare, les chauffeurs de taxi discutent en attendant les rares appels. Du transport médical, c'est tout ce qui reste de l'activité. D'habitude, une veille de Vendée Globe, ça représente l'équivalent d'une nuit de Nouvel An. Une soirée qui dure jusqu'au milieu de la nuit, et où l'on fait jusqu'à 500 euros de chiffre d'affaires. Ce vendredi, Hervé, Vincent, David, n'ont pas gagné plus d'une trentaine d'euros chacun.

En face, Zaza et Jean, qui tiennent le bar-tabac, se réjouissaient de vivre leur second Vendée Globe. Il y a quatre ans, les clients faisaient la queue jusque dans la rue. La salle était remplie midi et soir. Mais aujourd'hui, seul le comptoir de vente de cigarettes permet encore d'assurer quelques ventes. "Nous aurions dû vivre une année exceptionnelle, la météo était splendide. C'est bien dommage que ça tombe cette année. Le virus ou le Vendée Globe", regrette le patron. 

Un millier de clients quotidiens perdus

En 2016, Adélaïde n'était pas encore là. Ce soir encore, elle s'ennuie au comptoir de la boulangerie de la gare. Elle sait qu'elle ne verra passer que quelques rares personnes avant la fermeture. Depuis l'annonce du confinement, la jeune vendeuse estime avoir perdu un bon millier de clients quotidiens. Seuls les ouvriers des chantiers alentours assurent encore un peu d'activité sur la pause déjeuner.

Quant à elle, installée là depuis trois ans seulement, elle aurait bien aimé assister au départ du Vendée Globe. Qui sait, si elle est encore là, elle le vivra peut-être dans quatre ans ?
 

Ville fantôme

 "C'est presque comme une ville fantôme et c'est assez déprimant évidemment parce que le public, les gens ici que j'ai vus les fois précédentes constituent une grande partie de ce qui se passe", a expliqué le pilote de ligne finlandais Ari Huusela, qui sera le dernier à quitter le ponton avec son bateau Stark.
    
"C'est un peu triste, c'est un événement joyeux, même si c'est un peu stressant, et du coup toute la partie festive est complètement mise de côté"
, a regretté Clarisse Crémer (Banque Populaire X), la plus jeune des six femmes engagées.

"Avec les médias on fait que du visio et du téléphone, on a beaucoup moins d'événements sponsoring divers et variés et du coup on est beaucoup plus reposés, on est moins à droite à gauche donc ça c'est un point positif, on est plus concentré sur la partie course je pense", a-t-elle nuancé.



 
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