Comme beaucoup de compétitions sportives, participer au Vendée Globe a un coup. Le budget moyen est de 1 million d'euros, mais certains n'hésitent pas à investir près de 10 millions avec une grosse équipe, quand d'autres se contentent d'un peu moins... et des proches.
Si on prenait une photo des 33 bateaux sur le ponton du village du Vendée Globe, la différence entre les bateaux modernes et ceux plus anciens se remarquerait tout de suite. Huit voiliers sont neufs, et parmi les anciens, 5 ont été construits entre 1998 et 2006.
La nouvelle génération d’IMOCA, elle, se caractérise surtout par des foils, "sorte d’ailes" fixées sur les côtés, qui permettent d’alléger le poids du bateau et de sustenter la coque. Pour les skippers, c’est un petit bijou technologique qui fait presque voler sur l’eau. Mais il faut mettre la main au porte-feuille, car ils coûtent entre 200.000 et 250.000 euros.
"Foiler" c'est gagner
Cette année, les foilers (voiliers avec des foils) sont au nombre de 19, soit 12 de plus que pour l’édition précédente de 2016, qui a vu l'introduction de leur utilisation. Si au départ, quelques doutes persistaient sur leur efficacité, la réponse était donnée à l’arrivée : les quatre premiers arrivants étaient des foilers.Avec ses foils, le bateau de Charlie Dalin, est donc taillé pour la victoire. Son budget est forcément ambitieux, lui permettant d’avoir une équipe de 7 personnes à temps plein, et l'aide ponctuelle de François Gabart vainqueur en 2012. A cela s’ajoute, le rachat de voiles neuves et la présence sur le bateau d’un pilote automatique dernier cri.
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Selon les skippers, un bateau neuf coûterait entre 3 et 7 millions d’euros. Pour les tops team, il faut compter 2 millions d’euros annuels de fonctionnement. Et chaque année, les chiffres augmentent : + 15 à 20% par rapport à l'édition 2016 du Vendée Globe.
Entre 300.000 et 10 millions de budget
Le budget total, lui, oscille entre 300.000 et 10 millions d’euros. Pour l’édition 2016, un article de France 3 Bretagne classait d’ailleurs les compétiteurs en trois catégories selon leur budget :- Le ticket de 1ère classe à plus de 3 millions d'euros
- La 2ème classe à 1 million d'euros (budget moyen du Vendée Globe)
- La troisième classe, parfois en dessous de 500.000 euros
Si l’on devait comparer, le budget du FC Nantes est de 75 millions et celui de SCO Angers, 45 millions.Si on compare notre budget avec celui d’une équipe cycliste, on est bien en dessous. Et je ne parle même pas de celui d’une équipe de foot.
Finir la course avant tout
Parmi les petits budgets, Miranda Merron – dont le budget est 10 fois moins élevé que celui de Charlie Dallin - ne peut compter que sur elle et son compagnon pour travailler à temps plein sur son bateau qui a fait le tour du monde plusieurs fois, notamment avec Rich Wilson, doyen du Vendée Globe de 2016."On a fait de notre mieux et on y est" se réjouit-elle. La navigatrice, consciente que son bateau n’est pas très rapide, n’a qu’un objectif en tête : finir le tour du monde.
Un rêve partagé par d’autres petits budgets, comme Alexia Barrier, qui n’avait pourtant pas encore bouclé le sien trois semaines avant le départ. Il y a quelques jours, elle confiait à l’AFP avoir était sollicitée par un gros sponsor qui entendait se lancer dans la construction d'un bateau neuf nouvelle génération, avant d'annuler.
La Sudiste a pris contact avec 3 personnes pouvant lui prêter de l'argent et a alors acheté pour 300.000 euros un Imoca de 1998 ayant déjà six tours du monde. Elle a également lancé un financement participatif pour les frais de fonctionnement, tout en continuant sa quête de partenaires."Ce sponsor m'a lâchée du jour au lendemain, on avait tellement bossé... Intellectuellement, je ne pouvais plus faire marche arrière"
"On a eu des déconvenues. Juste avant le Covid, on a vraiment cru signer un partenariat-titre à 1 million, mais avec le Covid, ça ne s'est pas fait", dit la skipper, qui, faute de trésorerie suffisante, n'a fait aucune course préparatoire au tour du monde en solitaire.
D’autres ont dû renoncer à participer à cette édition de 2020. Faute de budget suffisant, Denis Van Weynberh a annoncé sur Facebook le retrait de sa candidature en janvier 2020. Conrad Colman et Erik Nigon ont aussi renoncé, à quelques semaines du départ.
Les budgets diffèrent, mais la règle est la même pour tout le monde : tour du monde en solitaire et sans assistance.