Lors de la dernière rentrée scolaire, le manque de conducteurs de cars scolaires a sans doute été plus criant que les autres années. Des lignes sont regroupées, voire annulées en cas de maladie. La profession n'a qu'un objectif : recruter de nouveaux chauffeurs. En Pays de La Loire, des formations sont proposées. Elles sont gratuites et rémunérées.
Assise confortablement au volant de ce car-école, Carole est concentrée. Ce matin-là, elle poursuit sa formation de conductrice d'autocar sur les routes de Vendée. À 31 ans, elle a troqué son métier de saisonnière pour devenir autocariste car son futur employeur lui a proposé un travail fixe en CDI et une formation payée.
Je me suis lancée dans cette aventure : conduire, cette sensation d'être libre, le transport scolaire, les enfants...
Carole, future conductrice d'autocar
À ses côtés, Stéphan, son moniteur de conduite, la rassure : « Reste sur ta droite... Maintenant, on y va !" Carole roule, les yeux rivés sur la route et ses rétros, les oreilles à l'écoute des conseils de Stéphan.
La vigilance est primordiale car Stéphan le rappelle, c'est "la sécurité avant tout ! Ils ont changé de véhicule, sont passés de la voiture au car. Donc, il y une notion de gabarit à prendre en compte et surtout, beaucoup d'anticipation"
Dans ce centre vendéen, 18 hommes et femmes suivent actuellement la formation de conducteur d'autocar. Certains sont en reconversion comme Carole, d'autres recherchent un complément de salaire ou simplement une occupation.
Les candidats sont rares et précieux. Alors, la profession en prend soin : la formation est financée et rémunérée par Pôle Emploi et les professionnels du secteur. Et ce qui est quasi sûr, c'est qu'avec la pénurie de conducteurs, tous ont un emploi garanti à la fin des 3 mois de formation, s'ils obtiennent leur examen.
La pyramide des âges est importante. Il faut que le secteur renouvelle et forme de nouveaux collaborateurs toute l'année.
Alain Fruchet, Responsable de formation Turpeau
Mais les horaires décalés, le temps partiel et un salaire d’environ 800 euros pour 20 heures de travail par semaine restent des freins.
Emilie Martin est chargée de recrutement chez Sovetours, l’un des leaders du transport en autocar en Vendée.Son poste a justement été créé pour répondre à un fort recrutement. Lorsqu'elle reçoit une candidature, elle soigne son traitement et sait que son attention doit justement se porter sur le temps de travail des chauffeurs : "Selon les secteurs géographiques, on propose aux candidats de diversifier leurs activités avec des sorties occasionnelles.»
Chaque année, cette entreprise recrute une trentaine de conducteurs.