Vendée et Charente-Maritime connaissent depuis début janvier un pic d'échouage de dauphins sur leur côte.
Le phénomène est alarmant, 400 dauphins ont été retrouvés échoués sur la côte atlantique depuis le début du mois de janvier. Le pic est actuellement atteint en Vendée et en Charente-Maritime.
"L’hiver 2018-2019 bat déjà les records des hivers précédents pour la période observée", déplore France Nature Environnement, "ce constat laisse présager une année bien plus meurtrière que les précédentes pour les dauphins, qui se retrouvent chaque année capturés dans les filets de pêche et se noient".
"Depuis début janvier (...) je pense qu'on est à plus de 400" dauphins retrouvés échoués "sur le golfe de Gascogne, entre le sud de la Bretagne et la frontière espagnole", a dénombré Hélène Peltier mercredi, évoquant "un événement de mortalité important en Gironde et dans les Landes" à la mi-janvier, puis un autre qui dure depuis début février "en Vendée et Charente-Maritime"."La plupart des animaux qu'on examine ont des traces de capture accidentelle, donc de mort dans des engins de pêche" - Hélène Peltier, chercheuse à l'observatoire Pelagis
"A période égale, il y a eu plus (d'échouages) cette année que l'an dernier, si on regarde juste la même période. L'an dernier, les échouages les plus importants avaient eu lieu en février-mars, on en avait eu 800 en février-mars et là, on est début février, et on est à 400. Alors, est-ce que ça va se calmer ou pas, c'est la grande question", a détaillé la chercheuse de Pelagis, organisme sous tutelles de l'Université de La Rochelle et du CNRS.
Selon Hélène Peltier, "il faudra regarder à la fin de l'hiver, au début du printemps pour faire un bilan".
France Nature Environnement, réclame "une réduction immédiate de nombre de navires" de pêche, s'alarmant que "chaque année, près d'un millier de carcasses de dauphins viennent s'échouer sur les côtes françaises. Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg ... puisque la plupart des dépouilles coulent simplement au fond de l'océan".
Mesurer l'ampleur du phénomène est particulièrement complexe, selon Hélène Peltier car durant les autres saisons de l'année, "même s'il y avait ces événements-là, on ne les verrait pas puisque les vents ne nous ramèneraient pas forcément les cadavres".
Par ailleurs, il est difficile d'identifier les causes. En partie, c'est parce qu'ils "se nourrissent des mêmes proies que le bar et le merlu qui sont ciblés par certains pêcheurs", a indiqué Hélène Peltier. Les cétacés se font "prendre dans les filets et ensuite ils paniquent et meurent".
Le mois dernier, c'est une baleine qui s'était échouée à Batz-sur-Mer. L'autopsie pratiquée sur l'animal avait permis de déterminer que le cétacé était malade, touché par une bactérie qui avait essaimé par le centre à l'ensemble des organes.