Pour faire face à la pénurie de paille, conséquence de la sécheresse, des éleveurs vendéens s'approvisionnent en Espagne. L'association, Solidarité Fourrage fait le lien entre les différents exploitants agricoles.
En Vendée, comme ailleurs l'été a été long et chaud. Une aubaine pour les vacanciers, certes, mais aujourd'hui la situation n'est plus au beau fixe notamment pour les agriculteurs.
Gilbert Bordron est éleveur de bovins aux Essarts-en bocage en Vendée. Cette année la récolte de blé a été mauvaise. Résultat : l'éleveur est sur la paille. Son fourrage il le fait venir d'Espagne. Il y a quelques jours, 15 tonnes lui ont été livrées. Une bouffée d'oxygène, oui, mais au prix fort.
"On désespérait de ne pas trouver suffisamment de paille pour faire toute la litière nécessaire cet hiver pour les animaux", témoigne l'agriculteur.
Car cette année en France, les stocks de paille ne peuvent répondre à la demande. Seule solution alors, importer le fourrage. Celui de Gilbert Bordon a fait 800 kilomètres. Le transport a fait exploser le coût : 120 euros la tonne. Soit, le double de l'an passé.
"Pour l'instant, on achète au compte-goutte, en fonction de notre trésorerie. Si l'hiver est plus ou moins pluvieux ou si on rentre les animaux plus tard, on achétera vraiment juste ce qu'il nous faut pour passer la saison", raconte l'éleveur.
Pour importer à un prix plus intéressant que celui des négociants, Gilbert s'est tourné vers Christian Drouin, président d'une association agricole. Chaque jour ce dernier reçoit les appels d'agriculteurs inquiets de ne plus pouvoir s'approvisionner localement. Une situation jamais vue en Vendée.
"Le souci, c'est une récolte en céréales qui a été bien plus faible que prévue. Les paysans s'en sont rendus compte au moment de la moisson. La récolte de grain étant insuffisante, la récolte de paille l'est aussi", constate Christian Drouin. Grâce à son association, 18 agriculteurs ont déjà pu obtenir 400 tonnes de paille. Les demandes devraient se multiplier d'ici la fin de l'hiver.