Vendée : en garde à vue pour avoir exposé des cadavres de dauphins, les 3 militants de l'association Sea Sheperd libérés

Mardi, trois militants de Sea Shepherd France ont été placés en garde à vue à Saint-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée pour avoir exposé les cadavres de trois dauphins.

Les trois militants de l'association Sea Sheperd ont été interpellés ce mardi 11 février et placés en garde à vue pour "transport illégal d'espèce protégée" à la gendarmerie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. On leur reproche d'avoir exposé des dauphins retrouvés morts. Trois cadavres, dont celui d'un bébé, tués par des engins de pêche au large de la côte vendéenne, d'après l'association de protection des écosystèmes marins.

"On est choqué et en colère qu'une loi censée protéger les dauphins soit finalement utilisée pour stopper les activités qui essaient de les protéger. C'est l'esprit de la loi qui n'est pas du tout respecté", a déclaré Lamya Essemlali.

Les trois militants de Sea Shepherd France ont été libérés dans la soirée de mardi. 

"Ils ont écopé d'un rappel à la loi qu'ils ont refusé de signer", a déclaré à l'AFP Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France. Le parquet a confirmé un rappel à la loi.
 

"Des pressions de la part des pêcheurs"

Selon la militante, ces interpellations font suite à des pressions des pêcheurs. Ces derniers "se sont plaints à plusieurs reprises qu'on ne soit pas poursuivi pour ça, et là, le parquet des Sables-d'Olonne a décidé de le faire à la suite de l'action menée à Saint-Gilles-Croix-de-Vie", a-t-elle affirmé, dénonçant "l'absurdité" de cette procédure de placement en garde à vue "qui consiste à abattre le messager".
   
Le parquet "ne fait que rappeler la loi en vigueur qui s'applique à tous, sans céder à de quelconque revendications de la part de qui que ce soit", a réagi l'institution judiciaire.   Dans la matinée, un autre bénévole a été entendu par la gendarmerie pour avoir , lui aussi exposé un cétacé mort la semaine dernière. Il est ressorti libre.

Depuis l'année dernière, Sea Sheperd multiplie les opérations "choc" sur les côtes de Vendée pour dénoncer la pêche intensive et ses conséquences sur la mortalité des dauphins. Des opérations "qui dérangent "selon l'association. 
 

La Vendée "une zone rouge"

Selon les chiffres de la présidente de Sea Sheperd France, la Vendée est une "zone rouge" en terme d'échouage, le département où l'on dénombre le plus de cadavres de dauphins.

"Nous, on veut qu'il y ait une transparence sur les méthodes de pêche, que les captures soient toutes déclarées, et pour l'instant, ce n'est absolument pas le cas: sur les 11 3 00 dauphins tués l'année dernière près des côtes françaises, il y a eu, je crois, sept déclarations", a indiqué Lamya Essemlali.
 
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