Face à la baisse constante de la consommation de tabac, les buralistes se réinventent et proposent aujourd’hui de nombreux services de proximité. Ils bénéficient d’une enveloppe pour réaliser cette transformation et maintenir leur commerce.
Journaux, souvenirs, produits locaux, retrait de colis ou encore petite restauration, 42% des clients des bureaux de tabac y entrent pour ce type de service et non plus pour acheter des cigarettes ou du tabac.
Conséquence de la hausse du prix du tabac, la baisse de la consommation est constante en France, fragilisant d’autant la profession. Le nombre de bureaux de tabac est ainsi passé de 33 000 à 24 000 en 20 ans.
Se diversifier est donc une nécessité pour ces commerces. "On a besoin de se développer, parce que notre volume de vente de tabac va continuer à baisser. Il est important de proposer autre chose, selon le commerce et son environnement", confirme Vittorio Mezzasalama, buraliste à La Roche-sur-Yon.
"L’évolution du métier de buraliste est nécessaire en tant que commerce essentiel et d’utilité locale", souligne Philippe Coy, président de la confédération des buralistes de France, en déplacement en Vendée.
Il rappelle qu'en Vendée, 52% des buralistes sont installés dans des communes de moins de 3 500 habitants. Leur rôle social est essentiel, particulièrement dans les zones rurales, où l’offre de service de proximité s’est réduite comme peau de chagrin.
Une enveloppe de 100 millions d’euros
Grâce à une enveloppe de 100 millions d’euros de l’Etat, de nombreux gérants d'établissement se sont lancés dans des travaux de rénovation et l’installation de nouveaux services.
"Cela faisait 50 ans que la boutique n’avait pas été refaite. Il était temps de faire quelque chose", explique Emmanuel Barré, buraliste à la Roche-sur-Yon. Limitée à 30% du montant des travaux, cette aide peut atteindre 33 000 euros.
Vittorio Mezzasalama a lui aussi agrandi son magasin en 2019 et élargit son offre avec un rayon vapotage, presse et magazines, un espace boissons fraiches et snacking, dépôt de pain...
"C’est une opportunité d’évoluer, de rajeunir l’image du réseau des buralistes et d’avoir une nouvelle perception de ces lieux, fréquentés par 10 millions de Français chaque jour", souligne Philippe Coy.
Malgré la baisse des ventes du tabac, les buralistes veulent rester des commerces de proximité. Il sera même bientôt possible d'y retirer des espèces. Une vingtaine de distributeurs vont être installés en test chez des buralistes au cours du mois de novembre 2021. Si le test est concluant, ce dispositif pourrait être étendu.