Ils ont déjà envahi les étals sur les marchés, alors que leur récolte aurait du commencer d'ici une à deux semaines. Les températures élevées de ces dernières semaines influent sur le cours du melon.
Le melon est cette année, particulièrement sucré. Les papilles s'en délectent, mais les producteurs, eux, font la grise mine.
Les fortes chaleurs de ces dernières semaines aident à mûrir les fruits, et les melons ne dérogent pas à la règle. Les températures élevées des nuits passées ont accéléré leur développement. Cette année, la France est en surproduction. Alors que sa saison est d'ordinaire prévue courant d'août à début octobre, les producteurs vendent déjà, et déjà beaucoup.
Pour cette entreprise vendéenne, à Sainte-Gemme-la-Plaine, la récolte a commencé une voire deux semaines plus tôt que d'habitude. Résultat : le marché explose, et le prix de vente chute. Louis-Marie Murail, co-gérant de Melon Celeste, évoque des ventes à perte : 10 à 30 centimes en dessous des coûts de production sur un kilo.
Les maraîchers subissent de surcroît la concurrence espagnole, qui reste, même avec ces prix anormalement bas, très compétitive. Avec les pesticides autorisés sur la Péninsule ibérique, mais interdits en France, les producteurs transpyrénéens parviennent à vendre les melons 30 à 40 centimes de moins que les Français, avec une qualité moindre cependant.
Il ne reste plus qu'à compter sur la bienveillance des revendeurs, et des consommateurs pour acheter local. Ou bio !
Gwenaelle Portrait, l'autre co-gérante de Melon Celeste, se targue d'avoir eu le nez fin. Pour la première fois cette année, l'entreprise vendéenne a converti 20% de ses parcelles en bio. Une demande des clients et un moyen de contrecarrer cette crise. Le melon bio se vend 20 à 40% plus cher que le conventionnel sur les marchés. Il coûte aussi plus cher à produire.