Un habitant de Saint-Étienne-du-Bois, petite commune du nord-ouest de la Vendée, cherche ses homonymes français. Athanase Turbé a déjà rassemblé 26 d'entre-eux l'année dernière. Pour la prochaine fête des Athanase, le 2 juin 2019, il cherche à agrandir la famille. Il sait qu'il y en a plus de 500...
Ils sont de toutes générations confondues et posent fièrement ensemble pour la photo de famille. Pourtant, ces hommes et ces enfants ne sont pas liés par le sang, mais bien par leur prénom. Ils étaient 26 Athanase à se rassembler, le 15 juillet 2017, à Saint-Étienne-du-Bois, en Vendée, pour "la fête des Athanase de France". L'instigateur de cette réunion pour le moins originale, Athanase Turbé, souhaite renouveler l'événement, en plus grand, le 2 juin 2019. Il lance un appel dans l'espoir de retrouver tous ses homonymes.
"Si vous êtes un Athanase, rencontrons-nous!" lance-t-il à tout les porteurs français de ce nom rare. Cet habitant des Emérillères, près de Saint-Étienne-du-Bois, cherche ses homonymes depuis 2015. À l'origine, l'homme de 43 ans voulait "juste discuter avec un autre Athanase, et savoir comment, eux, ont vécu le fait de porter ce nom là". Un prénom qui n'est certainement pas passe-partout : "C'est un nom ancien qui vient du grec athanos (immortel). Le premier Athanase est apparu en 296 après JC", raconte-t-il.
Il crée alors, il y a trois ans, la page Facebook des Athanase de France, afin de contacter ses pairs. Il cherche dans les pages jaunes, appelle les mairies... Son objectif : rassembler tous les Athanase pour une grande célébration. Il organise la rencontre dans sa commune, trouve des sponsors. Le 20 juillet 2017, ils sont 26 à répondre à l'invitation, accompagnés de leur famille. "C'est vrai que j'avais un peu peur de la réaction de gens que je ne connais pas, mais, finalement, on est tous devenu super copain d'un coup." La rencontre de tous ses comparses, originaires des quatre coins de la France, a créé beaucoup d'émotions pour Athanase Turbé."Ce sont des émotions que je n'avais jamais ressenties auparavant, se souvient-il, quelque chose de presque familial." Il découvre alors un Athanase vivant à Poiré-sur-vie, un voisin Vendéen, vivant à 10 kilomètres de chez lui. "Mais aussi des Athanase de toute la France...de Paris, Lyon, Dijon, de Bretagne et du Centre", compte-t-il, enthousiaste.
De 6 mois à 86 ans
Du chômeur au pilote de ligne, et malgré leurs différences d'âge (de 6 mois à 86 ans), tous ces homonymes se sont trouvés. "Nous nous sommes découvert des traits de caractère en commun, notamment beaucoup d'originalité et la volonté d'aller jusqu'au bout", raconte l'organisateur.
Il se souvient que l'un des invités, un jeune Athanase de 10 ans, qui a tout fait pour se rendre au rendez-vous. "Il a mis sa plus belle cravate, et a refusé d'aller à un mariage car il voulait vraiment venir à la fête. Il est donc venu avec son oncle et sa tante, il était tout content, et m'a même offert un dessin."
Une rencontre et une thérapie
Le Vendéen, fier de se prénommer ainsi, a voulu, selon lui "crier haut et fort" sa fierté avec ses camarades :"J'ai rencontré un Athanase breton, qui s'est fait appeler "Paul" jusqu'à ses 40 ans, aujourd'hui, il est fier de dire comment il s'appelle." Une rencontre qu'Athanase Turbé qualifie de "thérapie", et qu'il souhaite pérenniser, avec une fête annuelle.
Mais pour réunir encore plus d'Athanase, ce père de famille est en recherche permanente de ses pairs. Il en a déjà trouvé 88. "La courbe démographique de l'Insee disait qu'en 2015, il y en avait 303. J'ai regardé à nouveau récemment, il y en aurait plus de 500". L'institut de recherche ne compte pas moins de 1273 Athanase nés après 1900. Sa recherche ne fait donc que commencer. Si vous faites partie de ces individus rarissimes, ou que vous en connaissez-un, vous pouvez écrire à lesathanasedefrance@gmail.com, ou sur la page Facebook Les Athanase de France.