100 pour sang étonnant! Grâce à son hémoglobine hyperoxygénée l'arenicola marina est capable de survivre plusieurs heures sous le sable, à marée basse, et donc sans eau. Une propriété étonnante qui pourrait permettre de mieux soigner les AVC et les greffés du rein
Arenicola Marina est un ver marin vieux de 450 millions d'années qui pourrait incarner l'avenir pour soigner l'homme.Un scientifique breton éléve ces vers dans sa ferme marine à Noirmoutier en Vendée depuis 2013.
Son entreprise Hemarina a été élue start up de l'année 2018.
Le biologiste Franck Zal a réussi à isoler cette hémoglobine animale développé une molécule similaire et applicable à l'être humain. Grâce à ses globules rouges elle est capable de traverser les vaisseaux sanguins humains les plus obtrués. Une piste sérieuse pour les patients souffrant d'accidents vasculaires cérébraux. Dans les AVC les artéres sont justement bouchées par des caillots.Moi ce qui m'a intéressé, c'est d'essayer de comprendre comment un ver marin était capable de respirer dans l'eau ET dans l'air.
En fait à marée basse il arrête de respirer. Et il vit sur son stock d'oxygéne grâce à une molécule d'hémoglobine extra cellulaire
Cette molécule est 250 fois plus petite qu'un globule rouge donc elle peut passer partout dans le cerveau.
Elle est aussi 40 fois plus oxygénante qu'une hémoglobine de vertébré
Ces mêmes propriétés permettent une meilleure oxygénation dans le domaine des greffes du rein. Comme l'a testé le CHU de Poitiers pendant 2 ans.
Thomas Kerforne est le chef de la réanimation cardio-thoracique et vasculaire au CHU de Poitiers
Le but c'est de limiter les lésions possibles pendant le temps de la transplantation où l'organe est privé d'oxygéne
Pour Antoine Thierry, responsable de la transplantation rénale au CHU de Poitiers l'enjeu est bien que l'organe fonctionne le mieux possible et le plus longtemps possible
Aujourd'hui les donneurs sont de plus en plus âgés donc avec des greffons rénaux de plus en plus fragiles. Il faut donc protéger de toute lésion ces reins lors de la transplantation.
Les chercheurs vont poursuivre leurs études sur la molécule issue de ce ver marin afin de prouver son efficacité sur un plus grand nombre de greffés. La solution baptisée Hem2life pourrait être commercialisée courant 2019.
►Le reportage de Maryne ZAMMIT, Freddy VETAULT, Damien RAVELEAU, Antoinette GRALL et Florence THIBERT: