Le chef du service de chirurgie cardiaque de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) a posté lundi une vidéo sur les réseaux sociaux pour appeler aux dons d'organes.
À Marseille, 800 personnes sont en attente de greffons. Des vies suspendues à un donneur. Des patients engagés dans une course contre-la-montre. Trop peu de dons, trop de délais, chaque jour en France, deux à trois personnes décèdent faute de don d'organe. La situation est si tendue dans la deuxième ville de France que le chef du service de chirurgie cardiaque de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille, le professeur Frédéric Collart, a lancé, ce lundi 16 décembre, un message vidéo sur les réseaux sociaux.
"Marseille mauvais élève"
"En France, environ 30% des familles refusent le don d’organes lorsqu’un proche décède. À Marseille, on est à 60%. C’est un chiffre qui n’est pas acceptable, parce que chaque année, ce sont des milliers de vies perdues à cause de ça", explique le chirurgien.
🫀 À Marseille, chaque refus de don d’organes coûte des vies.
— FREDERIC COLLART (@CollartFrederic) December 16, 2024
60% des familles marseillaises refusent le don d’organes, contre 30% en moyenne nationale. Ces refus, c’est autant de vies perdues chaque année.
👉 Parlez-en à vos proches. Dites que vous êtes donneur. Ensemble,… pic.twitter.com/IfSmnRrBXV
Donner à n'importe quel âge
"On peut donner à n’importe quel âge, lorsqu’un accident de la vie apparaît et lorsqu’un proche décède. Il faut être donneur, nous sommes tous donneurs", insiste le professeur Collart.
En France, toute personne n'ayant pas fait connaître son opposition aux prélèvements en s'inscrivant au registre national des refus est présumé donneur. Huit personnes sur 10 déclarent y être favorables. Mais dans les faits, l'accord des proches est toujours demandé par le corps médical. L'émotion liée au décès d'un proche et la religion sont les principaux freins mis en avant par les familles.
Avec près de 50% de refus, la région Paca se classe parmi les quatre régions où les refus sont les plus nombreux, avec Ile-de-France, Haut-de-France et Auvergne-Rhône Alpes.
En 2023, 5 634 greffes qui ont été réalisées en France, ce qui représente une quinzaine de vies sauvées chaque jour, selon l'agence de biomédecine. Près de 22 000 personnes sont actuellement inscrites sur la liste nationale d'attente. Et la liste ne cesse de s'allonger. Entre 800 et 1000 adultes et enfants meurent chaque année de ne pas avoir reçu un greffon dans les temps.