Les ports de pêche sont pourvoyeurs d'emplois et facteurs d'attractivité pour nos territoires. Dans un contexte de diminution de la ressource, de baisse de la flottille et d'incertitude lié au Brexit, parviennent-ils à tirer leur épingle du jeu? Comment tenir le cap à l'ombre des grosses structures?
A l’extrême pointe de la Bretagne, la criée d’Audierne-Poulgoazec est la seule des sept criées cornouaillaises a dégager du bénéfice.
Spécialisée dans la pêche côtière et notamment celle du bar et du lieu de ligne du Raz de Sein, elle affiche l’un des prix moyens les plus élevés au kilo : plus de 6 euros. Une quarantaine de petits navires sortent à la journée, vendent leur poisson extra frais du lundi au vendredi.
L’union fait la force
Grâce au développement de la vente sur internet, 80 acheteurs accrédités, mareyeurs, grande distribution, poissonniers, viennent se fournir ici. Certains de ces poissons finiront sur les tables de restaurants étoilés. Le port fait partie de l’entité Port de Cornouaille, qui regroupe sept sites du sud-Finistère. L’union faisant la force, les moyens sont mutualisés et la Chambre de commerce de Quimper-Cornouaille, gestionnaire du site, lancera bientôt la vente unique.Une complémentarité pour survivre
Les criées de La Turballe et du Croisic en Loire-Atlantique ne forment plus, elles aussi, qu’une seule entité depuis la création en 2011 d’une société d’économie mixte. A cette époque le port de La Turballe était moribond après plusieurs années de moratoire sur l’anchois. Il envisageait de développer la langoustine, spécialité du Croisic. Une orientation qui aurait précipité les deux criées dans le marasme.Au lieu de cela, de concurrents, les ports sont devenus complémentaires et ont développé de nouveaux marchés, via internet. Les acheteurs sont beaucoup plus nombreux. Le poisson est vendu dans toute la France, de l’Alsace à la Normandie et jusqu’en Espagne. Les services ont été mutualisés et la criée a créé six emplois pour faire face à cette croissance de l’activité.