Sommé de retirer son dernier numéro des 450 points de vente du département, l'hebdomadaire de l'Oise est sous le choc de cette décision peu commune. Les journalistes s'inquiètent pour leur droit d'informer.
Dans les locaux de l'Oise Hebdo, au lendemain de la condamnation de leur dernière publication, la rédaction est dépassée. Le directeur du journal compte faire appel lundi de la décision de justice qui les oblige à retirer leurs journaux des kiosques avant ce samedi 18h sous peine d'amendes.
L'un des articles du 12 août est accusé de porter atteinte à la vie privée de la famille d'un habitant de Therdonne, décédé au début du mois. Il s'agissait d'une personne connue à Beauvais, plusieurs témoignages de personnes l'ayant côtoyé sont relayés par l'article le concernant.
Notre reportage quelques heures avant la fin du délais :
L'Oise Hebdo, connu pour ses unes et ses titres provocateurs, a déjà été condamné à payer des indemnités à des plaignants. Une mesure restrictive telle que celle de jeudi est en revanche très rarement prononcée par la justice française.
Le magazine Choc y avait été condamné en 2009 après la parution de photo d'Ilan Halimi sous le joug de ses tortionnaires dits du « Gang des barbares ».
Récemment, la justice avait ordonné au journal d'investigation en ligne Médiapart et au magazine Le Point de retirer de leur site Internet certains enregistrements de l'affaire Bettencourt.
Ça n'avait pas été le cas pour le journal d'extrême droite Minute quand la ministre de la Justice Christiane Taubira était comparée à un singe.