La journaliste et documentariste deux-sévrienne, Marie Monique Robin, reçoit ce samedi sa Légion d'Honneur sur le site de Notre Dame-des-Landes, un lieu hautement symbolique.
Elle affirme avoir d'abord songé à refuser cette récompense. Après réflexion, la journaliste deux-sévrienne Marie-Monique Robin a finalement accepté cette "improbable" légion d'honneur. Mais à la demande de la réalisatrice, la cérémonie s'est déroulée dans un lieu hautement symbolique : sur le site du très contesté futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Dans le discours prononcé à l'occasion de cette remise de médaille qui s'est déroulée devant un parterre d'invités, Marie-Monique Robin a expliqué qu'accepter cette médaille était "une manière d'affirmer publiquement la nécessité des lanceurs d'alerte et des empêcheurs-de-penser-et-d'agir-en-rond. (...) Nous avons besoin plus que jamais de journalistes engagés, capables d'affronter les lobbys et les intérêts privés pour mettre la plume dans la plaie ainsi que le disait Albert Londres".
Auteur de plusieurs films dont "Le Monde selon Monsanto", "Notre poison quotidien" et "Voleurs d'yeux" pour lequel elle a reçu le Prix Albert Londres en 1995, Marie-Monique Robin a donc choisi de faire de cette remise de médaille un acte militant et de soutien aux opposants au projet de futur "Ayraultport". "La lutte qui se déroule ici depuis de nombreuses années représente précisément le combat dont nous avons besoin." a-t-elle justifié.
Dans son allocution, la réalisatrice originaire de Gourgé dans les Deux-Sèvres n'a pas manqué de remercier la Ministre de l'Ecologie, Delphine Batho "pour ce cadeau empoisonné" qui lui a "permis de réaffirmer les valeurs (de cet) insigne que je viens de recevoir : l'engagement pour le bien commun et l'intérêt général".
Nous avions rencontré Marie-Monique Robin en septembre 2012, à l'occasion de la diffusion de son dernier film "Les Moissons du futur". Voyez son portrait réalisé par Pacôme Le Mat et Julien Voigt.