Les dix maires de l'île de Ré (Charente-Maritime) ont rejeté la dernière révision du Plan de prévention des risques littoraux (PPRL), qui réglemente notamment la constructibilité des terrains, estimant que ces nouvelles cartes signeraient "la mort de l'île".
La dernière version du Plan de prévention des risques littoraux (PPRL), les élus de l'le de Ré n'en veulent pas. Ils sont en désaccord avec l'Etat.
Les dix élus, dont le président de la Communauté de communes de l'île de Ré et président de la mission littorale du Conseil général de Charente-Maritime, Lionel Quillet, ont dénoncé à l'issue d'une réunion, jeudi 6 novembre à la préfecture, un "simulacre de concertation" et rejeté les nouvelles cartes présentées par la préfète.
Le PPRL, qui réglemente notamment la constructibilité des terrains et l'agrandissement des bâtiments en fonction des risques naturels, est jugé par les élus trop "contraignant et disproportionné" par rapport aux dégâts qu'a causés la tempête Xynthia, le 28 février 2010. "C'est la mort de l'île de Ré", ont-ils réagi.
Ces cartes d'aléas, dessinées après concertation technique entre les bureaux d'études de la Communauté de communes de l'île de Ré et les experts nationaux de l'Etat et arrêtées par le ministère de l'Ecologie et du développement durable sont les seules à avoir valeur réglementaire
Les nouvelles cartes, dont plusieurs exemples ont été présentés jeudi à la préfecture, apparaissent cependant moins contraignantes que les précédentes, a constaté un correspondant de l'AFP. Le centre de La-Couarde-sur-Mer redeviendrait ainsi constructible, contrairement de précédentes versions prévoyaient.
Les élus déçus
"Les élus sont sortis déçus", a reconnu jeudi soir la préfète, Béatrice Abollivier, lors d'un point de presse. "Ces cartes d'aléas, dessinées après concertation technique entre les bureaux d'études de la Communauté de communes de l'île de Ré et les experts nationaux de l'Etat et arrêtées par le ministère de l'Ecologie et du développement durable sont les seules à avoir valeur réglementaire", a-t-elle toutefois souligné.Les élus rétais critiquent depuis 2012 les propositions de révision du PPRL de l'Etat, qui intègrent, selon eux, un "scénario d'apocalypse de submersion marine".
Les élus accusent aussi l'Etat de vouloir geler des zones en les déclarant inconstructibles afin de ne plus avoir besoin de les protéger par la construction ou le renforcement de digues.
Le 28 février 2010, une brusque montée des eaux, sous l'effet de la tempête, de la pleine mer, et d'une marée à fort coefficient, avait fait céder des digues,
inondant des milliers d'hectares agricoles sur la façade Atlantique. Xynthia avait fait près de 50 morts. Douze victimes avaient été recensées en Charente-Maritime, dont deux sur l'île de Ré.