Mia Electric : la justice reproche de multiples malversations financières à Michèle Boos, mise en examen

Michèle Boos, ex-PDG et gérante du constructeur de voitures électriques Mia Electric, liquidé en mars, a été mise en examen vendredi soir par un juge d'instruction de Niort pour "banqueroute, abus de biens sociaux et escroqueries".

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Michèle Boos a été placée sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire français et elle devra verser une caution de 100.000 euros.
Michèle Boos, 48 ans, avait été placée en garde à vue mercredi en début d'après-midi par la section financière de la police judiciaire de Poitiers. Sa garde à vue a ensuite été prolongée de 24H00.


Malversations financières en tous genres

Une enquête préliminaire avait été ouverte dès le mois de septembre à la suite "d'anomalies de gestion" constatées lors de la liquidation de la société Mia Electric, basée à Cerizay (Deux-Sèvres), a expliqué lors d'une conférence de presse  Natacha Rateau, procureur de la République de Niort.
Le parquet soupçonne notamment la femme d'affaires franco-coréenne d'avoir commis des "abus de biens sociaux" en détournant de l'argent de la société pour son propre "train de vie", a précisé Mme Rateau, citant une somme "au-delà de 50.000 euros".
La femme d'affaires franco-coréenne est également soupçonnée d'avoir vendu "au moins 100 véhicules en dessous du prix" réel, une vente à perte constitutive d'un "délit de banqueroute par moyens ruineux".
Enfin, la société, "sur demande de Mme Boos, la gérante, a encaissé les acomptes de tous les clients qui commandaient des Mia, tout en sachant qu'elle ne livrerait jamais les véhicules", a déclaré Natacha Rateau, qualifiant ces faits "d'escroquerie".


Mia Electric dépouillée au profit de Mia Generation ?

Lors de la vente aux enchères des actifs de Mia Electric, le 25 septembre, elle aurait en outre eu recours à "un homme de paille" en la personne de Babak Shafi, un homme d'affaires franco-iranien, actionnaire principal de Mia Generation, la nouvelle société fondée par Mme Boos en Vendée, à une trentaine de kilomètres de Cerizay.
La société civile immobilière (SCI) Les Roseaux, détenue par Babak Shafi, s'était en effet portée acquéreur du lot principal de la vente aux enchères, d'un montant de 1,3 million d'euros et comprenant les brevets, la marque et la ligne de production.
Le parquet soupçonne cette SCI d'avoir acquis les actifs pour le compte de Mia Generation alors que Michèle Boos, en tant que PDG de la 
société liquidée, avait interdiction de déposer une offre.
Début octobre, le tribunal de commerce de Niort a gelé la vente des actifs à la demande du parquet et doit se prononcer le 17 décembre sur l'annulation de la vente aux enchères.
Egalement placé en garde à vue , Babak Shafi a été libéré jeudi soir, le parquet ayant requis sa mise en examen pour "complicité d'escroquerie".


Une affaire similaire en Allemagne

La justice française s'intéresse également aux origines et aux destinations des flux financiers de Mia Electric avec "cinq à dix entreprises identifiées" à ce jour, souvent domiciliées à l'étranger, pour vérifier si elles sont "fictives ou non", a souligné Natacha Rateau.
Les enquêteurs français ont découvert que la justice allemande s'intéressait également à Michèle Boos. Avant son arrivée en France à l'été 2013, la femme d'affaires était en effet à la tête en Allemagne d'une entreprise produisant des piles à combustibles, qui a fermé dans des conditions similaires à Mia Electric.






Mia Electric, qui employait 209 salariés à Cerizay (Deux-Sèvres), s'était installée sur le site de l'ancien sous-traitant automobile Heuliez et avait bénéficié du soutien de la région Poitou-Charentes et de sa présidente d'alors, Ségolène Royal. La Région était actionnaire de Mia Electric à hauteur de 11%.
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