Les élections départementales qui vont avoir lieu les 22 et 29 mars vont se dérouler dans une ambiance et un calendrier politique inédits.
Le Parti Socialiste s'attend à subir une cuisante défaite. Les dernières estimations font état de 25 départements qui basculeraient de gauche à droite.
Un chiffre des départements perdus par le PS qui a pourtant été révisé à la baisse ces dernières semaines. Fin 2014, on parlait plutôt d'une soixantaine de départements perdus, parmi-lesquels les Deux-Sèvres et la Charente.
La droite part favorite
A deux ans de l'élection présidentielle de 2017, le Parti Socialiste tente de sauver le plus possible des 61 départements qu'il dirige actuellement mais sans illusion. Sur toute la France, il pourrait être éliminé dès le premier tour dans au moins plus d'un canton sur six.La droite, misant sur la dynamique des municipales de mars 2014, part favorite pour ce scrutin et cherche à reconquérir des départements perdus aux dernières cantonales. C'est le cas des Deux-Sèvres gagnées par la gauche en 2008 et de la Charente qui a basculé de à gauche en 2004.
Seuls 4 cantons sans candidat FN dans la région
Mais Parti Socialiste et UMP font face à une situation inédite pour cette élection : la présence dans la quasi-totalité des cantons de candidats du Front National. Seuls quatre cantons de la région (3 en Charente et 1 en Charente-Maritime) ne comptent pas de candidats FN. L'extrême-Droite vise à minima la présence au second tour et si un candidat est élu au soir du 29 mars ce serait une première en Poitou-Charentes. Pour l'instant aucune des quatre assemblées départementales de la région ne compte d'élu Front National.
Un scrutin à plusieurs inconnues
Parmi les inconnues de ce scrutin, et non des moindres, l'abstention dont on s'accorde à dire qu'elle pourrait atteindre des records dans une élection aux contours très flous en raison notamment du redécoupage des cantons. Lors des dernières cantonales de 2011, elle était déjà de 55%. Autre source d'incertitude, la compétence même des départements qui ont failli disparaître et dont les électeurs ont souvent du mal à situer le champ d'action. D'autant plus difficile que la loi relative à la nouvelle organisation territoriale de la République (Notre) ne sera pas adoptée par l'Assemblée Nationale avant le scrutin.Le mode de scrutin lui-même, binominal, paritaire et majoritaire à deux tours n'a encore jamais été expérimenté. Avec la barre des 12,5 % des inscrits à atteindre pour pouvoir se présenter au second tour, il va faire du premier tour un véritable couperet. On verra peu de triangulaires et encore moins de quadrangulaires auxquels les Cantonales nous avaient habitués.
Dernière inconnue ou plutôt, inconnus : les candidats eux-mêmes. On n'avait jamais vu autant de nouveaux candidats et candidates à se lancer dans une bataille dont le sort reste largement incertain.
Après sa victoire à la mairie de Niort, la droite espère reprendre le département
Dans les Deux-Sèvres, Eric Gautier, le président socialiste du département depuis mars 2008 a décidé de ne pas se représenter. Une décision qu'il explique par les incertitudes qui pèsent sur l'avenir de cette collectivité territoriale. "Je ne veux pas être le fossoyeur du département a-t-il déclaré en octobre dernier.Socialistes et Ecologistes se présentent unis devant les électeurs dans la grande majorité des 17 nouveaux cantons du département.
Comme partout, le pourcentage de nouveaux candidats est très important malgré tout le PS aligne deux de ses têtes de file dans deux cantons niortais : Rodolphe Challet et Gérard Zabata. Tous les deux se représentent et se verraient bien briguer la présidence du département s'il reste à gauche.
Un scénario que la droite pourrait bien bousculer. Elle aussi part unie sous la bannière "Union Deux-Sèvres". Centre droit et UMP qui disposent de 15 sièges sur les 33 de l'actuelle assemblée entendent bien inverser la tendance et reconquérir un département qu'elle avait perdu en 2008 en profitant de la dynamique créée par l'élection de l'UDI Jérôme Baloge à la mairie de Niort et des retombées du climat politique national défavorable au PS.
Un environnement national dont le Front National pourrait être le premier bénéficiaire dans un département qui ne lui est pas historiquement favorable. Le FN a réussi à présenter des candidats dans chaque canton. Jean-Romée Charbonneau, le chef de file départemental, est candidat dans le canton de Niort 1.
La Charente : rien n'est joué
La Charente pourrait, elle aussi, faire partie des départements basculant de gauche à droite au soir du 29 mars. Les estimations sont cependant à l'heure actuelle encore indécises sur le sort du département gouverné depuis 2004 par le socialiste Michel Boutant également sénateur depuis 2008. Si le Parti Socialiste parvient à conserver une majorité de cantons charentais, le département pourrait-être le seul à rester à gauche dans la région.Pour réussir ce pari, le Parti Socialiste a joué l'ouverture dès le premier tour en s'alliant avec les Ecologistes. Mais le scrutin s'annonce très serré et la droite pense avoir une carte à jouer surtout après son score aux municipales et l'installation de l'UMP Xavier Bonnefont à la mairie d'Angoulême. Le Front National est lui aussi en ordre de bataille avec des candidats dans 16 cantons sur 19. Le FN n'est absent que dans les cantons de "Touvre et Braconne" et "Val de Tardoire" et il n'a pas donné l'investiture du parti aux candidats d'extrême-droite se présentant dans le canton de la Couronne face à Jean-François Dauré, le président de l'agglomération angoumoisine.