Le maire divers droite de Saintes, qui avait provoqué l'ire des ses adjoints pour avoir, sans les informer, fait racheter son ancien véhicule de fonction par la municipalité, a admis s'être "trompé" et indiqué qu'il rachètera le 4x4.
"Conscient de l'énorme émoi créé chez les Saintais et vis-à-vis de l'équipe municipale", Jean-Philippe Machon a dit assumer "l'entière responsabilité de cette erreur" et a décidé "de racheter le véhicule à titre personnel".S'adressant à des journalistes en lisant un communiqué, le maire a souligné qu'il "n'y a aucun enrichissement personnel" car il n'a "jamais été propriétaire de la voiture" même s'il reconnaît qu'il "l'utilisait" dans le cadre de ses fonctions dans une entreprise privée.
A l'issue d'une réunion de crise à huis-clos de plus de trois heures convoquée par les membres de la majorité municipale qui s'étaient "désolidarisés" du maire, Jean-Philippe Machon a dit s'être "trompé en voulant faire faire des économies à la collectivité en achetant un véhicule d'occasion au lieu d'acheter un véhicule neuf". "De plus, il y a eu une erreur de procédure", a-t-il admis.
Selon le quotidien Sud Ouest, qui a révélé l'information mercredi, le bon de commande du 4x4 de marque allemande affiche la somme de 24.949 euros TTC. Or, la municipalité, pour une acquisition de cette sorte, n'aurait pu s'affranchir, selon le Code des marchés publics, "de publicité" et "de mise en concurrence préalables" que "si son montant estimé est inférieur à 15.000 euros HT".
De nombreux membres de l'équipe municipale qui avaient parlé de "faute morale", "d'aberration" ou de "manque de respect (...) au moment où on demande des efforts", envisageant même la démission du maire, n'ont pas souhaité s'exprimer à l'issue de la réunion.
La chef de file de l'opposition municipale, Isabelle Pichard-Chauché, a par ailleurs indiqué avoir alerté la Chambre régionale de la Cour des comptes: "Ce sont des experts (...) il m'a semblé opportun de les solliciter pour vérifier ce qui s'est passé sur la comptabilité municipale depuis 14 mois, depuis l'arrivée de M. Machon", a-t-elle indiqué à un correspondant de l'AFP. "Ce n'est pas un procès d'intention, je veux simplement une vérification par des experts", a-t-elle dit.
Durant la réunion à la mairie, une centaine d'habitants s'étaient rassemblés pour manifester leur colère.
Aux élections municipales de mars 2014, la droite avait enlevé la mairie de Saintes au PS.