96 emplois perdus. Aucun candidat ne s’est présenté pour reprendre l’entreprise poitoise de climatisation industrielle, Wesper. Elle est placée en liquidation judiciaire.
Les candidats à la reprise avaient jusqu’au 16 novembre pour se présenter. Mais aucun ne l’a fait. Une audience de conversion du redressement judiciaire en liquidation est prévue le 3 décembre, au tribunal de commerce de Saintes (Charente-Maritime). Les 96 salariés de Wesper ne se font plus beaucoup d’illusion. Cette fois, ils risquent bel et bien de perdre leur emploi.
Les employés sont "les victimes de l’amateurisme et de la stratégie complètement à la ramasse de la direction", déplore Léo Gaudin, secrétaire du comité d'entreprise et délégué syndical CGT. "Ils nous ont abandonnés", dénonce-t-il. Selon lui, les patrons n’auraient même pas daigné se rendre sur le site, depuis le lancement de la procédure de sauvegarde de l’emploi, le 3 août dernier. Une accusation que récuse Maître Olivier Bouru, l’avocat de Wesper France.
Pour Me Bouru, c’est l’environnement économique français qui est en cause. L’espagnol Hitecsa, la maison mère, a acheté deux sociétés : l’une en France et l’autre en Espagne. "Pourquoi a-t-on réussi à remettre à flot l’usine espagnole ? C’est grâce à la flexibilité du travail. Or, cela n’est pas possible en France", plaide-t-il. La reprise tant espérée par la direction lors du rachat du site de Pons ne serait pas venue.
Preuve en est, selon lui, la mauvaise santé économique de la société qui faisait partie du même groupe que l’usine de Pons, Airwell, avant sa cession en 2014. "Mon client ne peut pas se permettre de sacrifier ses emplois en Espagne pour garder sous perfusion le site de Pons. Nous avons d’ores et déjà investi plus de 4 millions d’euros dans cette structure sans que le chiffre d’affaire ne suive", ajoute l’avocat.
Les salariés souhaitent néanmoins présenter un projet de Scop. Mais "encore rien de définitif", avoue Léo Gaudin, le secrétaire du comité d’entreprise, qui soutient cette initiative.
Retour des faits :
2014 : Airwell, installé à Guyancourt dans les Yvelines (siège social), à Tillières-sur-Avre (Eure) et à Pons (Charente-Maritime), est placée en redressement judiciaire. Le tribunal de Versailles prononce sa mise en liquidation judiciaire et sa cession en deux sociétés :
- Wesper, qui reprend le site de Pons
- Systemair qui prend le siège social des Yvelines et l’usine de Tillières-sur-Avre.
Août 2015 : Wesper connaît des difficultés. Une procédure de sauvegarde de l’emploi est lancée
Octobre 2015 : placée en redressement judiciaire, la société Wesper cherche un repreneur.