"Irrégularités manifestes", "déni de réalité grossier"... En session plénière à Bordeaux, les conseillers régionaux d'opposition étrillent la gestion "désastreuse" de Ségolène Royal et Jean-François Macaire de la région Poitou-Charentes.
Tandis qu'Alain Rousset tente de tourner la page après la publication du rapport de la Chambre régionale des comptes, l'opposition au Conseil régional s'est livrée à une attaque en règle de la gestion en Poitou-Charentes lors de la session plénière à Bordeaux, ce matin. Ségolène Royal et Jean-François Macaire sont placés sur le banc des accusés par les groupes Les Républicains, Front National et UDI.
La Chambre régionale des comptes démontre "ce que les conseilliers régionaux d'opposition en Poitou-Charentes n'ont cessé de dénoncer sous la précédente mandature", affirme Pierre Durand (LR). Pour lui, la dérive budgétaire et financière de l'ex-région est la conséquence de la "politique dispendieuse à crédit" initiée par Ségolène Royal.
"Nous sommes bien en présence de comptes insincères", estiment les @Elus_FN_NA au sujet de Poitou-Charentes #NouvelleAquitaine
— Baptiste Bize (@BaptisteBize) 19 décembre 2016
"Avec Poitou-Charentes, c'était simple : on rasait gratis ! Et de grâce, que l’on nous épargne ce prétexte d’une politique volontariste que nous qualifierons plutôt de politique 'volontarisques', ou d’aventure ruineuse", s'est amusé le conseiller régional.
Le rapport "ne lève pas tout soupçon"
La droite accuse la Chambre régionale des comptes de préserver l'immunité des élus locaux. Les magistrats n'ont pas souhaité déclarer les comptes de Poitou-Charentes insincères, malgré le système de sous-budgétisation et de report de paiement mis en place en 2015. Ces "irrégularités manifestes" ont pourtant permis l'ex-région d'échapper à la cessation de paiement et de la mise sous tutelle par la préfecture, selon l'opposition."La page ne peut et ne doit être tournée si rapidement". Pierre Durand (LR) sur l'affaire des comptes PC @NvelleAquitaine @F3PoitouChtes
— Jérôme Vilain (@F3Vilain) 19 décembre 2016
"En concluant que les 'conditions de la mise œuvre du processus budgétaire de Poitou-Charentes, ne permet pas de le qualifier d’irrégulier ou d’insincère au regard des textes et de la jurisprudence applicables', elle évite bien des déboires à l’exécutif picto-charentais mais ne lève pas tout soupçon", estime Pierre Durand.
"Nous vous demandons simplement d'être comptable de ce que vous avez fait, M. Macaire", s'est écrié le conseiller régional d'opposition. "Un chef d'entreprise aurait été sanctionné à votre place. Et, si vous avez été abusé, il est temps de porter l'affaire devant les tribunaux."
L'UDI demande la saisine de la justice
Jean Dionis Du Séjour (UDI) a enfoncé le clou en pointant le rôle du directeur en charge des finances de l'époque, Daniel Parizot. Ce haut-fonctionnaire disposait du pouvoir de signer les contrats d'emprunt de la région. Le chef de file des centristes à l'Assemblée régionale s'est étonné de ses choix "en dehors de toute rationalité".Daniel Parizot a par exemple contracté un emprunt risqué en 2005, 2006 et 2007 alors même que la région ne traversait pas de difficultés financières à ce moment-là.
"Ségolène Royal et Jean-François Macaire étaient-ils au courant ?", s'interroge Jean Dionis. Le groupe UDI demande la saisine de la justice : "l'affaire Poitou-Charentes ne fait que commencer", assure-t-il..@jeandionis "@al_rousset doit aller au bout de la démarche juridique en portant plainte contre Mr #Parizot. #RapportCRC pic.twitter.com/wRfOhBeEtU
— UDI Nv-Aquitaine (@UDI_Nv_Aqui) 19 décembre 2016